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La Grèce, nouveau berceau de la civilisation européenne… en 2012 ?

Aucun historien n’ignore l’importance prédominante de la civilisation grecque (sous ses différentes appellations suivant l’époque) sur le développement du bassin méditerranéen et donc sur l’Europe.

Peut-être qu’elle jouera à nouveau ce rôle, en influent directement sur l’avenir de l’Europe.

Il n’y a pas qu’en France qu’il y a eu des élections ce week-end. Nos amis grecs devaient aussi essayer au mieux d’accomplir leur devoir civique et de perpétuer tant bien que  mal leur invention: la démocratie.

Les résultats sont pour le moment surprenants. Enfin, je devrais plutôt dire « peu conventionnels » car cela ne me surprend pas vraiment je dois bien l’avouer.

Les deux parties « traditionnels » formant l’actuelle coalition, New Democraty (droite) et Pasok (gauche) obtiennent respectivement 18 et 15% environ, ce qui nous fait un tiers des voix.

Le principe c’est que ces deux parties sont d’accord pour subir les restrictions imposées à la Grèce, mais à part ça, c’est un peu comme s’il y avait une coalition UMP-PS en France. Forcément, un tel gouvernement ne va ni à droite, ni à gauche ni même au centre. Bref, il gère comme il peut l’urgence.

Ensuite, nous avons le Syriza (coalition de la gauche radicale) qui arrive en seconde position, devant les socialistes « classiques » du Pasok. Là on est déjà dans une gauche beaucoup plus dure, dont la particularité est notamment son rejet du fameux « bailout » et du plan d’austérité/remboursement de la dette grecque.

En 4ème position, il y a avec 11% des voix, les Independents Greeks, qui forment un nouveau parti officiellement anti-corruption. En schématisant, on va dire que ce sont les déçus des deux partis au pouvoir. Ils sont également contre l’application du bailout.

Vient ensuite le KKE avec 8% des voix. Vous remarquerez la faucille dans le logo. Ce parti n’a que peu de rapport avec le PC français. Nous sommes bien devant une extrême gauche très dure, dans le style de notre Arlette nationale et « ses travailleurs, travailleuses », avec des affiches de campagnes tout ce qu’il y a de plus soviétiques (des travailleurs heureux et souriants) et prônant une révolution anticapitaliste. Dois-je préciser ce qu’il pense de l’austérité pour rembourser la dette ?

Très étonnant, car je ne pense pas que 7% des grecs soient néo-nazis, nous trouvons avec 7% l’Aube Dorée qui est ouvertement néo-nazi. Attention, je ne parle pas d’extrême-droite, là nous sommes bien dans des défilés avec drapeau noirs et or, des saluts au bras tendus et autres joyeusetés. Il n’y a qu’à regarder le logo du parti: une svastika en « clé grecque » et des lauriers mussoliniens. Oui, des néo-nazis, vous savez, le genre qui va attaquer au couteau des gens dans la rue parce qu’ils ont les cheveux longs, le teint trop basané, un drapeau rouge dans la main.

A noter également la présence du LAOS, un parti d’extrême-droite plus modéré (c’est à dire du genre à faire le salut nazi seulement en privé), un peu comme le FN à ses débuts avant qu’il ne fasse le tri en excluant ses sympathisants les plus nostalgiques.

Bref, ça nous fait 10% d’extrême-droite dure, du genre à faire passer notre FN pour des humanistes et des progressistes.

(source: Zero Hedge)

Pourquoi ?

Je ne suis ni politilogue ni expert de la Grèce, mais je peux avancer quelques théories simples:

– le grec moyen de la rue a perdu gros avec les réformes d’austérité en cours. Il n’a pas vraiment bénéficié (je dis pas vraiment parce que la corruption est tout de même bien là et il y a tellement de magouilles pour ne pas payer d’impôts que le peuple a aussi sa part de responsabilité) de l’argent dépensé par les politiques. Imaginez que d’un coup, on vous enlève 30% de votre salaire en vous disant que c’est pour rembourser des banques étrangères. Il y a de quoi être énervé contre les politiciens non?

– le grec pauvre se sent abandonné. La Grèce est une porte d’entrée massive pour les immigrants voulant aller au coeur de l’Europe et des quartiers entiers se sont grandement délabrés, notamment dans les grandes villes. A côté de ça, on a des leaders d’extrême-droite qui font des coups d’éclats en faisant de véritables raids dans les quartiers et en tabassant les immigrés. Forcément, il se dit qu’au moins eux « font quelque chose ».

– les deux partis au pouvoir ont bien profité (corruption et autres abus) sans répondre aux problèmes réels des grecs pendant des années.

J’étais personnellement très récemment en Crète, qui est une île plus touristique et pas forcément si représentative que ça du reste de la Grèce, je dirais que c’est un peu comme vouloir parler de la France en n’ayant vu que la Corse, ça donne des indices mais ça ne répond pas à toutes les questions. J’y étais en pleine période pré-électorale.

J’ai constaté les choses suivantes (cela n’engage que moi !):

– pas mal de manifestations politiques molles, mais avec une présence récurrente

– des affiches, qui en France, ne seraient pas autorisées, avec des textes ouvertement néo-nazis.

– un certain ressentiment vis-à-vis de l’Allemagne (j’ai vu des affiches de pièces de théâtre où on parlait de l’Allemagne avec des costumes militaires nazi)

– beaucoup d’employés pour pas grand chose (du genre, 3 personnes pour tenir un stand où une personne aurait suffit sans surcharge de travail ou pire encore dans les bâtiments publics)

– une grande baisse de la fréquentation touristique (d’après les résidents, il y avait environ la moitié des visiteurs habituels en cette période), j’ai même vu une ville/station touristique « fantôme ». Certes, j’y étais hors saison, mais tout de même.

– aucun problème vis-à-vis du touriste français que j’étais, mis à part la sensation que toute forme de sympathie à mon égard était calculée pour me vendre tôt ou tard quelque chose, mais c’est normal pour une île qui tire l’essentiel de son activité du tourisme.

– la vie continuait son cours

– j’ai également vu beaucoup de bâtiments inachevés, avec quelques barres de fer qui dépassaient du dernier étage montrant qu’il y avait encore un étage à rajouter. Je trouvais ça étrange tout de même qu’il y en ait autant, car je n’avais pas l’impression que l’économie était sinistrée à ce point. J’ai mieux compris quand un résident m’a expliqué qu’en Grèce on ne payer pas d’impôts locaux quand on avait une maison inachevée. Du coup, une maison sur 3 est « inachevée » à vie. C’est là que j’ai compris que le peuple grec avait également une part de responsabilité dans l’endettement du pays. Personne n’est idiot au point de vouloir volontairement payer des impôts, mais visiblement, les éviter est un réel sport national voire une habitude.

Conséquences:

Le gouvernement de coalition qui va émerger de tout ça aura du pain sur la planche tout en devant gouverner avec des tendances politiques incompatibles.

Le peuple grec a fait une sorte de « révolution » silencieuse. Je ne peux pas croire un seul instant que les grecs soient soudain devenus extrémistes, mais ce qui est clair, c’est qu’ils ne veulent plus de leur gouvernement habituel et ils l’ont fait violemment savoir.

La Bourse d’Athènes a d’ailleurs bien compris le problème:

Et la France dans tout ça ?

Personnellement, je ne pense pas que la victoire de tel ou tel camp en France change quoi que ce soit.

Soit le futur gouvernement arrive à faire quelque chose de cohérent, soit il se complait dans les petites réformes et la démagogie et la prochaine élection présidentielle risque d’être tout aussi « surprenante » que celle de nos amis grecs.

Quand on regarde l’évolution de l’indice grec et celle du CAC40, on voit clairement qu’il reste de la place pour une chute.

Ceci dit, il reste aussi de la place pour une renaissance de l’indice grec.

(en orange, le CAC40)

Je pense que la situation en Grèce reste la clé de l’évolution en Europe ces prochaines années.

La Grèce nous a clairement montré où nous nous dirigeons si rien n’est fait (et n’a peut-être pas encore fini de nous le montrer!).

Un scénario boursier basé sur une lente descente « à la japonaise » reste tout à fait envisageable pour les 10-15 prochaines années, ce qui met à mal toutes les stratégies de « buy and hold ».

A moins bien sûr de faire confiance dans la capacité de nos hommes politiques (et quand je dis « nos », je parle aussi de l’Europe) à trouver des vrais solutions.

N’oublions pas non plus qu’il y aura toujours des entreprises qui feront du bénéfice et qui se développeront. Le plus dur étant bien sûr de trouver lesquelles.

Plus que jamais, il faut que l’investisseur particulier achète des sociétés de qualité, peu endettées et aux valorisations anormalement basses avec un véritable plan de trading dans une optique long terme ou bien qu’il se concentre sur du swing trading à échéance de quelques semaines en profitant des phases de baisses ou de hausses provisoires du marché.

Quoiqu’il fasse, il faut surtout éviter de faire des choses irrationnelles, s’attacher à telle ou telle position de trading mais SUIVRE SON PLAN !

 

 

 

Utiliser simplement la tendance sur le Forex – le trading sur des périodicités hebdomadaires

 

 

 

 

 

 

 

« Il faut toujours être dans la tendance », « ne jamais aller contre la tendance », « trader dans le sens de la tendance« … On entend beaucoup de gens qui s’accrochent à ce principe.

Cela parait tellement logique de se dire que si le prix n’arrête pas de grimper, il vaut mieux acheter régulièrement et que si le prix baisse, il faut vendre.

Alors pourquoi est-ce si difficile à faire dans la réalité du trading (celle où l’on risque ses propres sous et pas ceux des grands philosophes de l’investissement) ?

Tout simplement parce qu’il n’est pas toujours simple de savoir si on est dans la tendance ou si on est à la veille d’un retournement ou d’une période de consolidation horizontale (ou « range » pour les anglophiles).

Mon but ici n’est pas de débattre de l’intérêt des méthodes de trading en tendance par rapport à celles basées sur les retournements, ni encore de donner une foule d’indicateurs permettant plus ou moins facilement de reconnaître une tendance.

Non, je vais juste me contenter d’affirmer bien haut quelques vérités simples que beaucoup de gens ne voient pas.

1. – la plupart du temps, les paires du Forex sont en tendances: en effet, les flux monétaires ne changent pas de sens durablement sans raison profonde

2. – l’indicateur le plus simple reste le prix, sous forme d’une bougie japonaise par exemple. Si vous ajoutez un peu de couleur, c’est encore plus évident: bougie verte => le prix grimpe, bougie rouge=> le prix baisse.

Non, je ne suis pas un adepte de La Palisse, encore que,  parfois il est bon de se répéter des évidences…

Si on regarde un graphique hebdomadaire, on voit clairement que, sur une période donnée, les paires de devises fluctuent globalement dans un sens précis et que les périodes d’incertitudes et d’hésitations ne sont pas si fréquentes qu’on pourrait le croire (je parle bien d’un graphique hebdomadaire, sur des unités de temps plus courtes, ce n’est pas forcément vrai).

Prenons par exemple l’EUR/USD en données hebdomadaires entre 2003 et 2012. On voit clairement qu’il y a eu de longues périodes de tendances haussières ou baissières, avec très peu de »range ».

Notez que les périodes sont devenues plus courtes avec une volatilité accentuée depuis 2008.

J’ai séparé les périodes de hausses et de baisse visuellement en prenant comme critère l’aspect général de la courbe des prix et l’amplitude des variations. On pourrait discuter sur la pertinence de certaines tendances courtes en 2009 et 2011, je les ai mis en évidence en raison des fortes variations de prix.

Quoiqu’il en soit, l’important ici est de constater que l’essentiel des mouvements se font dans un sens pendant des semaines, des mois voir des années (ce qui encore plus vrai antérieurement à 2003 si on étendait le graphique vers la gauche).

(1885 × 845 pixels, cliquez-dessus pour agrandir)

En prenant d’autres paires, comme CHF/JPY et même la paire EUR/CHF, nettement manipulée et difficile à trader de manière « classique », il est également évident qu’il y a de longues tendances. Notez en passant que je joue l’intervention de la BNS pour garder la barrière des 1,20 € pour 1 CHF, avec un stop très serré et bien sûr un rapport gain/risque intéressant. En passant, j’aurais plutôt tendance à penser que la BNS ne pourra pas tenir cette barrière éternellement. D’ailleurs, aucune barrière proclamée par quelque banque centrale que soit n’a tenue longtemps… Ceci dit, je ne me pose pas de telles questions en trading, mais regarde simplement mon risque et mes signaux. D’ailleurs, je joue en parallèle sur un autre compte la rupture de la barrière et une chute de l’euro vers la zone de la parité…

 Une application simple en trading sur Forex:

Je vous propose un système très simple et peu coûteux en temps puisqu’il se base sur des ordres passés à l’ouverture des marchés le dimanche soir.

Tout d’abord, je vous recommande de choisir des paires à faibles spreads et sans trop de swaps. On peut citer EUR/USD et USD/JPY par exemple.Ceci dit, le système fonctionne avec n’importe quelle paire, mais si une tendance longue s’établit avec des swaps négatifs, vous pouvez perdre inutilement pas mal de sous sur une durée de quelques années. Pourquoi s’embêter ? Même remarque pour les spreads. Certes, il y a peu d’ordre de passé, mais un sou est un sou, alors pourquoi le donner à votre broker ?

Entrée:

Je regarde la couleur de la bougie précédente le dimanche soir. Si elle est haussière, je place un ordre d’achat avec un stop loss sur l’extrémité basse de cette bougie ainsi qu’un ordre de vente au même niveau. Si elle est baissière, je fais le contraire (ordre de vente avec stop loss et ordre d’achat sur l’extrémité haute de la bougie).

Sortie:

Le dimanche suivant, soit la position initiée est gagnante, auquel cas je clôture sans me poser de question et je prend mes gains, soit elle ne l’est pas, sans pour autant avoir déclenché le stop.

Dans ce cas, je prend le nouveau signal (opposé forcément) et j’attends que la première position se clôture par le stop ou qu’elle finisse un jour positive.

Si un stop s’est déclenché, alors je considère la sortie de cette nouvelle position normalement (c’est à dire dès qu’elle est en gain à la fin de la semaine).

Remarquez qu’il n’y a pas de stop pour les positions déclenchées sur un stop. C’est risqué certes, mais comme vous allez ouvrir une position opposée suite au signal inverse, le risque reste faible (et c’est pour cela d’ailleurs qu’il faut utiliser peu de levier pour cette méthode). Vous pouvez aussi simplement remettre un nouveau stop à l’extrémité la bougie qui a déclenchée le stop, ce qui réduira le gain moyen de la méthode, mais évitera certaines rares mais longues périodes avec un floating négatif.

Règle d’Or:

Ne jamais avoir deux positions dans le même sens. C’est à dire que si vous avez une position à l’achat, vous pouvez prendre une position à la vente, mais pas une seconde position à l’achat en cas de nouveau signal.

En effet, si nous entrons dans une période de range avec des alternances de bougies haussières et baissières vous risquez d’augmenter votre exposition de manière importante et dangereuse en cas de fort mouvement (ce qui, je le répète, finira toujours pas arriver un jour ou l’autre).

Variante:

Cette méthode n’utilise par des ordres de prises de profits pendant la semaine. On peut toutefois placer un tel ordre sur un point particulier du graphique (une moyenne mobile 200 par exemple ou une ligne de résitance/support) à condition qu’il soit éloigné. On peut ainsi profiter d’un éventuel pic de volatilité. Il est nécessaire de placer l’ordre de profit loin pour éviter de sortir trop tôt en cas de fort mouvement. Cela fera que les ordres de profit ne seront que rarement exécutés, mais quand ils le sont, le gain est important.

Cette variante est particulièrement intéressante, mais il faut bien comprendre la volatilité de chaque paire, ce qui demande de l’expérience.

Limites:

Je recommande de trader avec peu de levier (levier 2 par exemple). Le rendement de ce type de système est assez faible, mais il ne faut pas vouloir pousser le levier car on est absolument pas à l’abri d’une grosse variation déclenchant l’ordre stop avec les prix qui repartiraient dans le mauvais sens, ce qui laissera une « grosse » moins-value latente. Cela arrive rarement, mais cela arrive tout de même. C’est un système destiné à tourner en parallèle à d’autres systèmes (sur un sous-compte par exemple).

 Remarques:

Comme d’habitude, je ne vous livre pas un système clé en main, car si vous voulez espérer être rentable sur le Forex un jour, il faut que VOUS développiez/adaptiez VOTRE PROPRE SYSTEME.

A vous de définir votre gestion du risque et de calculer votre espérance de gain.

Tout ce que vous devez retenir c’est qu‘il vaut mieux gagner 50 pips par exemple en moyenne par semaine avec un seul ordre que de perdre 20 pips sur 100 ordres. Bien sûr, si vous voulez enrichir avant tout votre courtier et perdre votre temps devant un écran, vous pouvez toujours tenter la deuxième solution en espérant que vous deveniez rentable.

Ce système peut paraître décevant car il n’a rien d’exceptionnel et vous oblige à ne pas passer d’ordres. Mais croyez moi, même s’il ne vous rendra pas riche, il aura le mérite d’aider à corriger un gros défaut chez la plupart des particuliers, à savoir l’incapacité à ne pas passer d’ordre et à attendre la bonne occasion.

Application illustrée:

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Rappelez-vous que le Forex n’est pas un jeu et qu’il faut apprendre à développer et appliquer un système pour espérer être gagnant sur le long terme.

Bons trades !

 

 

 

 

 

Dividendes: To be or not to be (épisode 4 et conclusion)

 

 

 

 

 

 

Nous voilà à la conclusion de notre joute avec Jérôme de www.dividendes.ch, entre l’approche orientée dividendes et celle orientée plus-value sur le cours des actions. Le dernier épisode laissait déjà présager quelques pistes nous permettant de concilier quelque peu les deux méthodes.

Je vous livre ici ma conclusion, que Jérôme a approuvé tant son point de vue est au final très proche du mien et que vous pourrez retrouver ici.

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Que l’on ait une approche de l’investissement basé sur les dividendes ou sur le trading, on peut dégager quelques points essentiels quelle que soit la stratégie adoptée.

1.       Adopter une saine diversification

Les deux approches gagnent à utiliser un portefeuille correctement diversifié.

En trading, on peut se retrouver bloqué avec des valeurs qui stagnent pendant des années, sans ou avec très peu de dividendes. Tout miser sur quelques valeurs peut donc être très risqué.

D’un autre côté, trop se diversifier va abaisser le rendement moyen du portefeuille, puisqu’il tendra vers celui des indices.

De même, dans une approche dividende, baser son succès sur deux ou trois valeurs peut être très risqué car il suffit qu’une des sociétés que l’on a en portefeuille chute brusquement ou surtout cesse de verser des dividendes, pour que son rendement s’écroule.

Dans les deux cas, il me semble judicieux de diversifier modérément (je dirais dans une fourchette de 5 à 10 titres par exemple) mais de diversifier tout de même.

2.       Se fixer des objectifs clairs et savoir vendre

Quelle que soit la stratégie d’investissement que l’on utilise, il faut définir à l’avance les conditions de sortie d’une valeur : savoir vendre.

Cela me parait ESSENTIEL à une stratégie de trading où il est nécessaire de fixer un stop loss et une ou plusieurs cibles de profit, mais plus délicat à réaliser sur un investissement en dividendes.

Il faut savoir lâcher une valeur qui déçoit (arrêt ou forte diminution du versement des dividendes, changement majeur dans les perspectives d’une entreprise, etc) pour repositionner ses billes sur un autre investissement.

De même, en cas de fort accroissement de la valeur d’un titre, il faut savoir prendre des bénéfices car « les arbres ne montent pas jusqu’au ciel » !

Même dans le cas d’un investissement basé sur les dividendes, il vaut mieux se fixer une valeur cible optimiste et éloignée de son PRU pour laquelle on décide de vendre au moins une partie de son portefeuille si le gain espéré représente par exemple une dizaine d’années de dividendes. Mieux vaut alors prendre ses bénéfices et réinvestir sur un autre support.

Le fait d’écrire clairement les conditions de vente d’un titre permet de s’y référer d’autant mieux que la durée de l’investissement est longue. Sur une période de dix ans par exemple, vous aurez de très nombreuses occasions d’hésiter sur le fait de vendre ou non un titre. Si vous avez une trace écrite de votre stratégie par rapport à un titre donné, vous  pourrez voir les choses avec beaucoup plus de recul et éviter des décisions hâtives et peu optimisées.

3.       Adapter sa stratégie à sa psychologie

Enfin, le point essentiel à toute stratégie, c’est de l’adapter à sa propre psychologie.

Nous avons vu dans les articles précédents de la série que la volatilité du portefeuille était déterminante dans les réactions des investisseurs.

Il n’y a pas de règle à ce sujet. C’est à chacun de trouver l’équilibre entre le trading pur et l’investissement-dividendes sur le très long terme.

Le problème, c’est qu’à moins de très bien se connaître, on va subir des pertes les premières années jusqu’au moment où on est capable de définir ses propres réactions face aux évolutions du marché et de sélectionner une stratégie adaptée.

Là encore, le fait de mettre par écrit ses règles (j’accepte un maximum de x %  de perte sur un titre) va nous aider à mieux supporter le stress induit par l’investissement et nous protéger contre nos comportements irrationnels.

 

En résumé, le succès d’un investisseur repose sur trois piliers :

–          se diversifier sans excès

–          savoir ce que l’on veut

–          savoir ce qu’on peut supporter

J’en rajouterais un quatrième : rester cohérent et constant dans sa stratégie sur le long terme.

 

Tenir un journal de trading

Un point essentiel pour tout investisseur, qu’il ait un horizon court terme ou un horizon long terme, me semble être de tenir un journal de trading.

Certes, cela est coûteux en temps. Or la plupart des investisseurs particuliers n’en dispose pas à profusion, devant s’adapter aux exigences de leur vie professionnelle et familiale.

Souvent, ils développent une méthode plus ou moins cohérente, plus ou moins testée et se contentent des relevés de leur courtier en guise de journal.

A mon avis, c’est une erreur fondamentale. Personnellement, cela fait des années que je tiens un journal (ou même plusieurs, puisque j’interviens sur différents marchés et stratégies).

Je vais essayer ici de pointer les avantages de cette habitude.

1. Garder une trace de ses trades

Si vous prenez l’habitude de tout noter, vous pouvez toujours réexploiter les données ultérieurement. Que ce soit pour calculer des rendements mensuels, annuels, ou bien pour identifier les horaires des trades gagnants, tracer de jolis graphiques avec un tableur comme Excel.

Cela vous permet également de prendre conscience que votre trading est structuré et qu’il ne s’agit pas simplement de lancer une pièce en l’air ou une plutôt une bille sur une roulette de casino, en espérant que le résultat vous soit favorable.

2. Voir son risque et ses gains

Si vous notez systématiquement vos niveaux de stop loss et de prises de profits, vous verrez plus facilement votre rapport gain/risque. Le cas échéant, vous vous rendrez compte également si vous respectez ces niveaux et si votre money management est réaliste, avec une espérance moyenne de gain positive.

3. Apporter des commentaires à chaud et à froid

Il s’agit d’un élément très important qui vous permet de noter les raisons pour lesquelles vous êtes entré dans un trade et pour lesquelles vous en êtes sorti (sur stop loss, sur cible de profit atteinte ou pour une autre raison, souvent mauvaise en passant). Cela vous permet également de noter votre état d’esprit du moment ou les circonstances ressenties (impression de chute des marchés imminente, etc).

Bref, cela vous montre a postiori les raisons qui vous ont poussé sur un trade donné. Mieux encore, vous pourrez rajouter ultérieurement des commentaires sur l’évolution future des cours, pour vous permettre de savoir si vous êtes sorti « trop tôt » ou trop « tard ». Attention cependant, un trade fermé (quelle qu’en soit la raison) est un trade passé. Il ne faut pas se leurrer avec des « et si j’avais fais ceci ou cela ». Cela ne sert à rien, fait perdre du temps et de l’énergie. Par contre, revenir par la suite sur des anciens trades permet parfois d’améliorer son système, si on repère des raisons récurrentes pour lesquelles un trade avorte.

4. Elaborer et suivre un plan de trading

Le fait de noter systématiquement ses actions permet d’être « dans le bon état d’esprit », c’est à dire d’avoir des repères claires et une méthodologie. Autrement dit, cela nous permet de rendre le trading systématique et émotionnellement neutre. Quand vous faites vos comptes après avoir fait les courses, vous le faites (j’espère que vous le faites !) pour le bien être de votre comptabilité, par habitude et non pas parce que vous aimez l’idée de le faire. C’est un peu comme de ranger son bureau: c’est nécessaire (à plus ou moins grande fréquence suivant les personnes), le résultat est intéressant, mais c’est routinier et peu amusant. Le trading ne DOIT PAS ETRE amusant (attention, cela ne veut pas forcément dire qu’il doit être ENNUYANT), mais simplement qu’il doit devenir une routine bien huilée…

D’autre part, à force de tout noter, vous allez vous rendre compte éventuellement que vous ne suivez pas vraiment un plan de trading, ou pire, que vous n’avez pas de plan de trading. Ce qui vous poussera tout naturellement à en élaborer un.

5. Avoir une vue d’ensemble

Dans n’importe quelle situation, il est TOUJOURS bon de prendre de temps en temps du recul et d’avoir une vue d’ensemble. Cela permet d’identifier ce qui va et ce qui ne va pas. Bref, c’est la porte ouverte à l’amélioration.

6. Pouvoir s’améliorer

Même si la quête du Graal n’a pas de sens et ne peut pas aboutir, il est indispensable de pouvoir s’améliorer (dans tous les domaines, tout au long de sa vie). Comment pourriez-vous vous améliorer si vous n’avez pas de moyens de constater une évolution (ou une régression) ?

Un journal de trading vous offre un moyen simple de repérer vos erreurs, mais aussi vos points forts.

7. Déclarer ses gains et ses pertes plus facilement

De manière très terre à terre, il est toujours bon d’avoir une comptabilité détaillée par période de vos gains et pertes. En cas de contrôle fiscal, vous serez bien content de pouvoir répondre précisément aux questions que votre contrôleur vous posera.

De plus, certains courtiers situés en dehors de la France, ne donne pas de relevés fiscaux, c’est à vous de vous débrouiller et un journal détaillé vous permettra de vous y retrouver plus facilement.

(c) Miss.Tic

Comment tenir un journal de trading ?

Personnellement, j’utilise deux moyens.

D’une part, j’utilise un tableau sous Excel où je note:

– le volume acheté (ou vendu)

– la nature du produit concerné

– la date d’entrée en trade et la date de sortie

– le gain/la perte

– la variation que cela représente en pourcentage par rapport à mon capital

– la variation que cela représente sur le produit concerné (en pips pour le Forex, en dollars ou dans une autre devises pour les actions, etc)

– les niveaux de stop loss et de gain

– des commentaires sur les raisons d’entrée en trade (signal de tel ou tel système, raisons fondamentales pour un investissement dans la valeur, etc)

– si nécessaire, le contexte du trade (QE numéro X de la Féd, chute de 10% du CAC la veille, énervement professionnel ou personnel, fatigue, etc)

– la stratégie utilisée pour ce trade

– le total des gains/pertes sur un mois et sur l’année

D’autre part, je tiens ce blog en partie pour me donner des repères temporels. Cela « m’oblige » également à revenir sur des acquis pour les consolider. Par exemple, si j’écris cet article sur les journaux de trading, cela me conforte dans l’idée que je continue à tenir correctement le mien; quand je parle de l’importance de la moyenne mobile à 200 périodes, c’est bien que cela constitue pour moi un des éléments clés d’un de mes système de trading; quand je cite en exemple un trade sur une entreprise, cela me donne des repères pour mes propres trades éventuels sur les actions de cette entreprise, etc.

Le problème du temps

Même si je m’efforce de noter le plus rapidement possible un trade, il m’arrive de ne pas trouver le temps dans la semaine. Ce n’est pas grave, je le ferais un peu plus tard. Il ne faut pas se stresser inutilement à vouloir à tout prix compléter son journal alors qu’on a une pointe d’activité dans sa vie privée et/ou professionnelle.

Attention cependant à ne pas remettre indéfiniment au lendemain. Là encore, tout est question d’équilibre entre la nécessité et une bonne gestion du stress.

Si vous êtes débordé régulièrement au point de ne pas pouvoir compléter un journal de trading, même simplifié, peut-être que vous utilisez une échelle de temps trop courte pour vous ?

Il est évident que de noter tous ses trades quand on fait du scalping est difficile, voir sans intérêt (mieux vaut fonctionner par journée dans ce cas là et noter un rapide bilan quotidien). Mieux encore, oubliez le scalping si vous n’êtes pas à temps plein disponible pour le trading.

Par contre, si vous investissez sur des actions avec des graphiques hebdomadaires, ne me dites pas que vous ne trouvez pas vingt minutes par semaine pour noter l’essentiel ? Si c’est le cas, contentez-vous plutôt de faire des virement réguliers et automatisés sur vos livrets. Cela sera plus rentable pour vous !

 

Le journal intime

Je ne vais pas rentrer ici dans les détails psychologiques qui poussent de nombreuses personnes à tenir un  journal intime, mais il est aisé de comprendre que s’écrire à soi même est une manière de relativiser les évènements de la vie.

En passant, les journaux intimes avaient une place bien plus grande autrefois qu’aujourd’hui. Le fait que de nos jours, ils soient surtout (mais pas seulement) utilisé par des adolescents, montre bien qu’ils contribuent à se construire et apprivoiser sa propre psychologie.

Or, la psychologie pour un trader/investisseur est l’élément fondamental du succès. Et le journal de trading une des clés pour y parvenir.

En conclusion, l’investisseur particulier a tout intérêt à tenir un journal de trading régulièrement.

Alors, n’attendez pas, commencez si ce n’est pas déjà fait !

Dividendes: To be or not to be ? (épisode 2)

Avec Jérôme, qui se consacre à des stratégies d’investissement basées sur les dividendes à travers son très bon site http://www.dividendes.ch/ , nous avons décidé de nous livrer à une petite joute amicale pour confronter nos avis sur les dividendes, à travers une petite série d’articles.

Je réponds ici à la démonstration convaincante qu’il a faite dans son dernier article, que je vous recommande chaudement de lire pour mieux comprendre son point de vue.

Il  nous montre que:

les dividendes croissants peuvent être très rentables

la volatilité des actions d’entreprises versants des dividendes réguliers est nettement moindre que le reste du marché, notamment en cas de crise.

Ce sont des arguments tout à faits valables, avec lesquels je suis entièrement d’accord.

MAIS…

Pour un trader, volatilité et gains sont souvent liés.

En se plaçant dans une optique « long terme », tout comme l’investisseur-dividendes, l‘investisseur-trader va essayer d’exploiter cette volatilité à son profit.

Plutôt que de longs chiffres, je vais vous montrer quelques graphiques parlants.

J’ai choisis de faire mes comparaisons avec Colgate, car il s’agit là d’une excellente société pour l’investisseur-dividendes, judicieusement choisie par l’ami Jérôme.

 

Mon raisonnement s’appuie sur le simple principe suivant:

On achète une action de qualité, sous-côtée ou sur configuration technique intéressante, et on attend qu’elle connaisse un fort gain. Si elle baisse fortement, soit on en reprend si le raisonnement qui a poussé à l’achat est encore valable par une stratégie d’investissement progressif, soit on coupe avec une perte pour réinvestir dans une autre valeur. Si elle monte fortement, on revend en gardant à l’esprit un objectif de faire mieux que 10% par année de conservation du titre concerné.

J’ai pris mes exemples sur 10 ans, qui me semble être une bonne définition du long terme. Je considère cependant, qu’idéalement, un investissement donné ne devrait pas dépasser 3 à 5 années. Si on attend plus longtemps, c’est soit qu’on a eu un assez mauvais timing d’entrée, soit que les perspectives de la société se sont améliorées au point où l’on pense devoir rester investi (en plaçant tout de même un judicieux ordre stop pour sécuriser une partie de ses gains).

 

Premier exemple: la pomme du bonheur

Evidemment, prendre Apple, LA société du moment était « facile ».

En effet, qui, il y a maintenant 10 ans, en 2002, à peine sortie de la crise des valeurs technologiques, pouvait deviner que cette société allait s’imposer avec des produits tels l’ipod, l’iphone, l’imac, l’ipad ?

Ceci dit, 5000% de gain en 10 ans, cela reste un exploit qu’aucune société à dividendes ne pourra jamais rêver égaler.

Remarquez que même en 2005, alors que le titre était vers 100% de plus-value, si on vendait à cet instant, on faisant tout de même près de 30%/an sur 3 ans.

Cependant, je le reconnais, c’était un exemple très facile (ceci dit, Colgate était aussi un exemple facile d’excellente société à dividendes…)

 

2ème exemple: une simple société française dans le monde du matériel informatique

Lacie est l’une des rares entreprises française s’attaquant au marché des produits high-techs, secteur dominé par l’Asie et les USA.

La décennie a bien mal commencé bien mal d’ailleurs. Ceci dit, on atteint tout de même un pic à 2000% en 4 ans…

Et même si on se contentait d’un « modeste » 500% et qu’on attendait jusqu’à aujourd’hui pour vendre, soit 10 ans plus tard, en ayant bien raté le bon timing qui était en 2006, on fait tout de même 50%/an.

Je ne veux pas préjuger des qualités de Lacie, mais honnêtement, vous trouvez beaucoup de leurs produits quand vous faites un tour dans une enseigne de l’informatique ? On en trouve parfois, mais sans connaître les succès de concurrents comme Samsung, Apple ou Maxtor… Pourtant, la société a visiblement été bien gérée, fait son petit chiffre d’affaire et a une progression de sa valorisation boursière visiblement intéressante si on la compare à Colgate.

 3ème exemple: la PME française

Vous allez me dire que Lacie, tout de même, c’est pas mal.

Je vais prendre un autre exemple: une petite compagnie, dont j’ai déjà parlé, mais qui ces dernières années a connu des déboires dans ses cours.

De plus, comment peut-on comparer une PME française dans un domaine aussi concurrentiel que l’électronique grand public à une méga-corporation américaine vendant des millions de produits hygiéniques à travers le monde chaque jour ?

Et bien pourtant, HF Company parvient à un pic de presque 500% en 2005, et surtout faisait 100% en 2004, soit en deux ans du 50%/an.

 

Je pourrais multiplier les exemples à l’infini en prenant n’importe quelle valeur ayant connue un pic important à un moment donné.

Vous remarquerez aussi que les prises de bénéfices se faisaient vers 2005-2006, au moment où la Bourse grimpait… Nous aurions eu le même effet de pics avec des graphiques partant de 2008/2009… Et cela sera encore le cas dans la décennie qui s’annonce.

Prenons l’exemple de Michelin, qui n’est certainement pas une valeur de croissance comparable aux entreprises du secteur techno.

A part l’an passé (signe des temps ?), elle a versé des dividendes réguliers.

En l’achetant avec un PRU de 40 € entre 2003 et 2004, on pouvait espérer près de 150% de gains en 2007, soit de l’ordre de 35%/an.

 

L’art d’avoir le bon timing:

Bien sûr, la difficulté majeure dans ce genre de trades, c’est d’acheter en bas de la courbe, et de revendre en haut de la courbe.

Il existe tout un tas de méthode pour voir si on se trouve « plutôt vers le bas » ou « plutôt vers le haut », et il existe aussi des méthodes (dont l’investissement progressif) pour limiter l’erreur que l’on va forcément commettre dans son appréciation.

Ce qui compte, c’est qu’on ait acheté « pas trop haut » et que l’on revende « suffisamment haut » pour faire un bénéfice moyen de plus de 10% annuels. Il suffit d’un « pic » du titre possédé, pour une raison fondamentale (l’entreprise est bien gérée et fait du bénéfice) ou une raison spéculative (OPA amicale sur des PME ou bien mouvement général haussier de la Bourse), pour avoir l’occasion de revendre avec des bénéfices.

On peut bien sûr aussi ajouter quelques dividendes si l’entreprise en a versé pendant la durée de détention de ses titres.

 

Le risque de faillite:

Certes, il existe. Chacune des entreprises citées dans mes exemples aurait pu connaître la faillite, alors que, très franchement, la probabilité que cela arrive à une bonne valeur de rendement comme Colgate, me parait très faible.

Deux réponses à ce risque:

– la diversification (évidemment !)

– la gestion du rapport gain/risque: certes perdre sa mise est gênant, mais si on fait des gains à deux ou trois chiffres sur d’autres valeurs, la moyenne restera très honorable.

Les dividendes sont-ils éternels ?

Le raisonnement mathématique pur de l’accroissement du rendement des dividendes au fil des années est valable seulement si:

– la société augmente régulièrement ses dividendes

– la société continue de verser des dividendes…

Bien sûr, il y a des sociétés américaines qui versent des dividendes de manière continue depuis des décennies… Mais cela peut-il continuer indéfiniment ?

Il ne faut pas confondre actions et obligations… (encore que les obligations peuvent également perdre leur valeur…)

La leçon du Maître:

Que l’on aime ou que l’on n’aime pas, l’investisseur le plus célèbre et le plus rentable est bien Warren Buffet.

Sans rentrer dans les détails de sa vie, dans la première moitié de sa carrière, il s’est consacré essentiellement à l’achat de valeurs décôtées offrant des perspectives de croissance et non pas des dividendes.

Ce n’est que par la suite, lorsque son fond commençait à devenir tellement grand qu’il ne pouvait plus parier sur des valeurs de croissance sans racheter la société directement, qu’il s’est lancé dans une stratégie plus conservatrice en pariant sur (les bonnes) sociétés de rendement.

Pour un particulier, je pense qu’il est plus sage de s’inspirer de ses débuts, où sa rentabilité frisait l’indécence…

La possibilité de traiter sur plusieurs horizons de temps pour profiter des rebonds et limiter les crises:

Si je prend mon cas personnel, je traite aussi sur du moyen terme/court terme, à l’horizon de quelques mois à 2-3 ans.

Je peux faire en quelques mois du 20%/30% ou plus avec des valeurs décotées que j’accepterais de garder en porte-feuille bien plus longtemps si nécessaire. Par contre, lorsque le cours bondi en peu de temps, je ne peux pas laisser passer une telle occasion (sauf bien sûr sur des investissement de long terme où je vais viser davantage). Ce qui compte ici, c’est d’avoir un plan de trading clair et défini à l’avance pour éviter de se dire « ah ben ça a grimpé de 20% en 2 semaines, je devrais peut être vendre  ? » alors qu’on avait comme cible initiale du +100%, mais sur deux ou trois années, parce qu’on avait également un stop loss à 50% de perte.

Cependant, dans l’agitation des marchés actuelle, ne vaut-il pas mieux profiter des violents rebonds plutôt que d’attendre des années, avec le risque que les cours chutent encore entre temps ? Mieux encore, n’est-il pas judicieux de tenter quelques trades shorts lorsque l’occasion se présente ?

L’investisseur en dividendes, quant à lui, est bloqué durablement et ne peut pas profiter des rebonds temporaires.

Attention, je ne dis pas qu’il faille faire du trading à tout va, (je parle ici de quelques positions par an…), mais qu‘il faut savoir prendre ses profits quand ils se présentent.

Par exemple, depuis le rebond de l’automne dernier, j’ai liquidé quelques positions ayant affiché de grosses progressions de l’ordre de 20% environ, tout en conservant d’autres pour du long terme. En cas de chute des marchés dans les mois à venir, je pourrais reprendre des positions sur des valorisations plus basses, tout en ayant fixé mon profit annuel sur une partie de mon porte-feuille et en respectant ma règle:

chaque euro investi doit rapporter au moins 10% (en fait, plutôt 20…) par année passée dans mon porte-feuille.

 

L’investisseur-dividendes lui se consolera avec quelques pourcents de gains, en se disant, « c’est dommage, j’avais du +20% en début d’année »…

 

 

 

 

 

Ma vision de l’investissement en Bourse

Disons le tout de suite, le « buy and hold » ou l’investissement « dividendes » ne m’intéressent pas particulièrement.

Attention, non pas qu’elles ne m’appellent pas, au contraire.

Je trouve qu’il y a un côté reposant à se dire:

 » Tous les ans, tous les trimestres ou tous les mois, j’achète pour telle somme d’actions de telle grosse société… Et j’attends des années, en recevant tranquillement des dividendes. Dans le doute, je prends aussi quelques obligations de qualité. Voilà, rendez-vous dans 20 ou 30 ans ».

Je ne dis pas que le raisonnement soit mauvais dans l’absolu. Effectivement, à partir du moment où l’on réalise un investissement lissé, que l’on achète des sociétés de qualité mais provisoirement décotées, que l’on se diversifie sainement et que l’on a beaucoup de temps devant soi, c’est une méthode qui fonctionne.

Les avantages sont évidents:

– peu de temps à consacrer aux investissements

– l’effet « boule de neige » est un phénomène très efficace pour s’enrichir

– peu de stress, à partir du moment où l’on suit son plan sans se soucier des soubresauts de la Bourse.

Mais je vois personnellement deux gros inconvénients:

– rendements médiocres (avoir, sur le long terme, des dividendes de l’ordre de 5% est déjà très bien… si on enlève l’inflation, on se retrouve avec une augmentation de la boule de neige très lente et à moins de disposer d’une somme déjà conséquente de l’ordre de la centaine de milliers d’euros dès le départ, on n’y gagne pas grand chose une fois l’inflation et les taxes déduites…)

– pour un investissement « de bon père de famille », combien de personnes « prudentes » supportent l’idée de perdre 50% de la valeur de porte-feuille (en 2008/2009 par exemple) bourrées d’actions soit disant sûres et défensives ?

 L’investissement-trading:

Je vous le dis tout de suite, c’est ce que je pratique, mais si vous suivez mon blog, vous l’avez déjà compris !

Pour moi, il y a deux choses essentielles:

– connaître mon rapport gain/risque

– avoir un rapport gain/risque le plus élevé possible, et en moyenne autour de 2 au moins.

 

J’affirme (et je le sais par expérience), qu’investir intelligemment sur des sociétés présentant une réelle valeur au moment où elles sont décotées, avec un rapport gain/risque convenable et sur du moyen/long terme, apporte bien plus que 5% par an.

Je ne parle pas ici de faire du day trading, ni même du swing trading (même si je le pratique sur Forex notamment), mais bien d’acheter des actions avec un horizon d’un à plusieurs mois, voire années.

Les avantages de ce type d’investissement sont les mêmes que pour l’investissement « dividendes »:

– si on s’en tient à quelques trades dans l’année, le temps à y consacrer reste faible

– l’effet boule de neige fonctionne tout aussi bien avec des gains de trading qui s’accumulent

– si on suit un système clair incluant un money management adapté, le stress reste faible

De plus, j’ajoute deux autres avantages:

– on ne reste pas « bloqué » sur des actions particulières, que l’on garde en porte-feuille « à vie »

– on peut nettement dépasser le rendement de 5%, sur le long terme

 

Ma stratégie en résumé:

Je ne parle ici de ma méthode de trading sur Forex, mais seulement de ma stratégie « Bourse ».

En gros, je procède ainsi:

– je sélectionne des actions (ou des ETF) présentant un intérêt: soit une sous-valorisation évidente, soit une configuration graphique/technique prometteuse

– je me fixe un stop loss et une ou plusieurs cibles de profit, avec un rapport gain/risque voisin de 2.

– j’achète les actions (soit en plusieurs fois, avec un investissement progressif soit en une fois) et j’attends qu’un ordre se déclenche, en gain ou en profit. Peu importe le temps que cela mettra. Ma cible mentale est 10%/an de gain au MINIMUM. Attention, cela ne veut pas dire que je coupe dès que j’obtiens 10% de plus-value, mais que ma plus-value divisée par le nombre d’années d’investissement doit être au moins de 10%. C’est une grosse nuance, car parfois, il n’y a des occasions que certaines années.

Je procède ainsi en permanence, au fil des occasions qui se présente et de mes liquidités disponibles.

Je vais prendre deux exemples:

– un tracker sur le gaz naturel

– et une société que je suis depuis un bout de temps: Laramide Ressources Ltd.

Premier exemple – ETFS Natural Gas:

C’est un tracker basé sur le DJ-UBS Natural Gas Sub-IndiceSM http://www.etfsecurities.com/csl/etfs_natural_gas_fr.asp

(ETFS Natural Gas en données mensuelles, image en 988X657 pixels)

Une vue d’ensemble à plus long terme laisse penser à une appréciation beaucoup plus conséquente possible:

Pour moi, la sortie du long canal baissier avec un rétrécissement de la bande de Bollinger ne peut se faire que de manière explosive vers le haut. Vers le bas, c’est impossible, à moins de croire que le gaz naturel ne vaudra presque plus rien (car malgré la baisse des prix due aux techniques des shales gas, il y a une limite à la baisse !).

Je vois deux cibles cohérentes: la MM50 mensuelle et la fermeture du gap datant de fin 2008.

Je vais pas rentrer dans les détails du pourquoi et du comment de l’intérêt d’être acheteur ou non de cet ETFS, mais pour résumer voilà typiquement l’exemple d’un investissement à long terme, vu que nous sommes bien en données mensuelles.

Supposons un PRU de l’ordre de 0,20 € (donc relativement élevé, sachant que le cours actuel est vers 0,09 €…), une cible vers 0,40 € donnerait du +100%. Donc, même si elle n’était atteinte qu’en 2022, cela resterait du +10%/an.

J’ai pris volontairement l’exemple de cet ETFS puisque non seulement, il ne verse pas de dividendes, mais en plus il a des frais de gestion (de l’ordre de 0,49%/par an si ma mémoire est bonne) et un risque de contango (puisque l’Etf est basé sur des contrats futures). Bref, on pourrait donc dire qu’il a des dividendes négatifs, sachant que le graphique montre la valeur réelle, tous frais déduits.

Bref, c’est typiquement le genre de valeur qu’un investisseur long terme ne veut pas garder en porte-feuille trop longtemps ! Et pourtant, si on pense que le prix du gaz naturel américain risque à nouveau de grimper, ça peut rester une affaire intéressante. Une fois encore, je ne discute pas ici de l’intérêt d’investir dans le gaz naturel par ce biais, ce n’est qu’un exemple.

(données mensuelles, 992X649 pixels)

Second exemple: Laramide Ressources Ltd.

Il s’agit d’une société d’exploration minière spécialisée dans l’uranium (dont j’ai déjà parlé ici: )

Elle ne verse pas de dividendes et risque la dilution de ses actions en cas d’émissions de nouvelles actions pour renflouer ses caisses (peu probable si on pense qu’elle va pouvoir extraire des ressources de ses filons et qu’elle possède assez de cash pour tenir jusqu’à là…).

Nous sommes tout de même dans une configuration meilleure que pour l’ETFS sur le gaz naturel, puisqu’au moins, il n’y a ni frais de gestion ni contango. Et sait-on jamais, peut-être versera-t-elle un jour quelques dividendes, même si cela me semble peu probable.

Si vous vous rappelez de mon article précédent sur Laramide, vous vous souvenez que mon trade initial était une entrée sur 1,01$ et une première cible vers 2,50 $.

Pour simplifier, nous allons supposer une entrée à 1$, une cible à 2$ et un stop loss à 0,50 $. Il y a mille manière de fixer un trade, ce qui compte c’est qu’il ait un rapport gain/risque correct.

Dans notre cas, le prix a failli toucher le stop loss, avant de rebondir. Le rebond est toujours en cours d’ailleurs, comme le montre le graphique suivant.

(Graphique en données hebdo. de 831X665 pixels)

Nous sommes actuellement à +40% de bénéfices, ce qui est largement rentable. Il ne faut cependant pas clôturer maintenant (à moins bien sûr d’un événement imprévisible et catastrophique, comme une centrale nucléaire qui explose quelque part, qui mettrait fin à toute possibilité de rebond des valeurs liés à l’uranium pendant quelques temps).

Pourquoi ?

Pour trois raisons:

– il faut se tenir à son plan de trading initial, sinon on fausse le rapport gain/risque et on ouvre la porte à l’envie de faire n’importe quoi dans des trades ultérieurs

– je préfère 80% en deux ans que 40% en un an. Je préfère même 80% en 4 ans que 40% en un. Ce qui compte, c’est d’avoir un rendement moyen le plus élevé possible, pas de faire d’occasionnels « coups d’éclats ».

– les raisons qui ont provoqué la prise du trade initiale sont toujours valables.

 

Se focaliser sur le rendement annuel moyen et non pas sur la durée d’un trade:

Pour résumer:

– soit je prend des trades uniques avec une entrée, une cible, un stop loss et un rapport gain/risque correct. En fonction de l’évolution du trade, du contexte boursier et de la société, je me fixe éventuellement un stop loss sur l’entrée si les critères techniques me le permettent. J’attends que le trade soit clôturé d’une manière ou d’une autre.

– soit je procède par un investissement progressif, avec un stop loss très éloigné (voir pas de stop loss si je calcule mon risque avec une perte totale de l’investissement et que le rapport gain/risque reste néanmoins correct), mais également une cible de profit éloignée. J’utilise l’enveloppe que je me suis fixé pour optimiser mon PRU. Si je n’utilise pas mon enveloppe et que je peux fixer un stop loss de protection correspondant au moins à 10% de gain par année de durée du trade, je le fais et j’investis le reste de mon enveloppe dans d’autres trades. J’attends que mon trade se termine par une atteinte de mes objectifs ou une sortie sur stop loss de protection.

Dans tous les cas, je m’intéresse à ce qu’un trade donné m’a apporté.

Par exemple, si j’investis 2000 € dans une action, je regarde à la clôture du trade, combien j’ai gagné et sur quelle durée. Cela me permet de connaître mon rendement annuel moyen.

Autrement dit, je suis en permanence investi sur quelque chose, et je clôture au fur et à mesure.

Ce que je dois éviter, c’est de garder des liquidités trop longtemps, puisque cela fait chuter le rendement moyen de l’ensemble de mon porte-feuille (par exemple, si je gagne 10% par an avec mes 2000 € investi de tout à l’heure, et que je garde 18 000 euros en liquidités, le rendement total de mon portefeuille ne sera que de 1% par an seulement !)

Garder des liquidité, cela ne m’arrive presque jamais, car comme j’achète sur du moyen/long terme, je suis en permanence investi, à la hausse ou à la baisse avec des trackers short ou des trackers de volatilité et je ne dénoue mes positions que sur atteinte de mes objectifs (avec néanmoins quelques stop loss et des pertes, mais c’est très rare). De plus, comme je l’expliquais ici, j’utilise une part importante de mes liquidités sur le forex avec des stratégies « neutres par rapport au marché boursier », essentiellement sur du swing trading sur quelques jours/semaines.

Bien sûr, la combinaison bourse/forex est peut-être peu répandue (mais après tout, je suis bien un investisseur (très) particulier, non ?) et pour éviter de consacrer trop de temps au trading (ceci dit, je n’y consacre guère plus d’une heure par jour, sans compter évidement les articles que je peux écrire), on peut très bien se contenter de suivre quelques actions sur des graphiques hebdomadaires et investir à long terme avec la stratégie décrite précédemment.

Bons investissements, et n’oubliez pas que vous êtes responsables de votre propre argent. Mes articles ne visent pas à conseiller tel ou tel investissement, mais à vous montrer l’intérêt de suivre VOTRE stratégie.

 

Tailler un short à la dette française

Vous connaissez tous l’expression « tailler un short à quelqu’un » qui signifie que l’on en dit du mal ?

Et bien, vous allez bientôt pour le faire concrètement à l’aide d’un peu de trading…

Enfin, je dis vous, et tous ceux qui ont envie d’en dire du mal bien sûr…

(source: info parue le 21/03/2012 sur le site d’Eurex Exchange: http://www.eurexchange.com/about/press/press_787_en.html )

Je vous mets ici ma traduction des parties les plus intéressantes:

Eurex va proposer de nouveaux Futures sur la dette française:

Lancement le 16 avril 2012.

Le marché international des dérivés Eurex Exchange a annoncé aujourd’hui qu’il allait lancé un nouveau contrat Future sur les taux d’intérêt des obligations d’état à long terme émis par la République française (Obligations Assimilables du Trésort – OAT) le 16 avril 2012. […]

Les nouveaux contrats Futures sont structurés de manière similaire aux futures sur Euro-Bund, offrant aux participants un instrument de couverture adapté […] sur les obligations à 10 ans gouvernementaux. […] Le coupon sera de 6% et la valeur du contrat de 100 000 euros. La cotation minimale sera fixée à 0.01 % (10 euros par tick) – comme les cotations minimales des futures sur  Euro6bund et Euro-BTP. Les heures de transactions iront de 8:00 à 19:00 CET.

Tant du côté des acheteurs que des vendeurs, des sociétés ont signifiés leur intérêt pour ce nouveau contrat. Eurex va donc proposer un programme de teneur du marché (market making) pour assurer suffisamment de liquidité. De nombreux acteurs, y compris Barclays et Morgan Stanley, ont déjà indiqués leur intérêt pour tenir le marché. […]

 

Je vous mets maintenant ma traduction en clair:

On vous mets un contrat spéculatif accessible facilement, qu’on peut acheter mais aussi vendre à découvert. Et pour être sûr que ça attire du monde, on va le mettre juste avant les élections françaises.

En passant, on vous propose un super instrument spéculatif où les grandes banques et autres hedge funds internationaux vont pouvoir lancer des bonnes attaques contre la dette française… Quand la crise grecque aura touché d’autres pays, faudra bien taper sur des pays plus intéressants…

Après on me dit que la finance est régulée et « qu’elle permet d’aider au développement de l’économie ». Laissez-moi rire.

 

Ceci dit, comme il ne faut jamais voir les choses avec un seul regard, rien n’empêche les taux de baisser encore d’avantage et pendant des années (le taux des obligations à 10 ans du Japon est à 1% en ce jour)… Après tout, les banques centrales font leur boulot.

 

Les taux et la dette française en images:

Comme quelques graphiques valent souvent bien mieux qu’un long discours, je vous laisse regarder ces quelques données…

(souce des trois premiers graphiques, un intéressant site que je vous conseille d’aller voir en passant : http://france-inflation.com/taux_10ans.php )

 

 

 

En passant, mon côté chartiste ne peut pas s’empêcher de remarquer l’émergence d’une figure en « tête et épaules » sur les CDS français.. Ce qui, si la figure se concrétise, serait plutôt très bon signe.

Je rappelle que plus les CDS sont élevés et plus les investisseurs ont « peur » de placer leur argent en dettes… Et vice-versa évidemment !

(source: Bloomberg)

Et enfin, une petite vidéo pour terminer… et partir en week-end l’esprit tranquille…

Un petit café ? De l’importance des sous-jacents des produits dérivés…

 

Sans vouloir faire de publicité à une marque de café en particulier, le café peut se transformer en or si on saisit la bonne opportunité.

 Les CFD

Je ne trade que très rarement les CFD, mis à part le CAC40 et très occasionnellement d’autres produits, si je vois une opportunité graphique intéressante.

J’avoue ne pas trop apprécier les CFD parce que les spreads peuvent être très variables et vous êtes donc à la merci de votre broker. Je viens d’en voir encore la démonstration cette après-midi, quand en pleine séance, ceux du café sont passés de 25 à 520 à plusieurs reprises…

Je n’aime pas non plus l’idée de devoir gérer des échéances, variables en fonction des produits.

Bref, je ne trade pour ainsi dire jamais les CFD, sauf… quand je vois une opportunité.

Regardons un peu plus près le contrat future sur lequel est basé mon CFD…

Vu comme ça, on voit clairement une sévère correction depuis mai 2011.

Quand on regarde un graphique en données hebdomadaires, avec quelques indicateurs classiques, une image un peu plus précise se forme.

Quelques remarques intéressantes plaidant pour un rebond proche:

– Le RSI(14) est survendu

– on s’approche de la MM(200)

– les cours sont en dehors des bandes de Bollinger

 Les ETF

On peut trader le café à travers des produits de type « ETF ». Attention dans ce cas à bien savoir ce qu’on est entrain d’acheter. Le sous-jacent est important.

Par exemple, mon CFD est basé sur le contrat future d’ICE: https://www.theice.com/productguide/ProductDetails.shtml?specId=15 alors que l’ETFS s’appuie sur le DJ-UBS Coffee Sub-Index http://www.etfsecurities.com/csl/classic/etfs_coffee.asp#index

On voit que les graphiques sont semblables (logique!), mais il y a des différences notables par exemple sur les positions des moyennes mobiles…

L’indice DJ-UBS s’appuie sur les contrats futures, mais inclut les contango.

De même, les ETFS incluent des frais de gestion (0.49% dans cet exemple) qui vont encore augmenter les différences avec les vrais prix « spots ».

Je ne parle pas des différences entre les contrats robusta, arabica, etc…

L’arabica est principalement produit en Amérique latine, alors que le robusta provient d’Afrique et d’Asie… Une catastrophe climatique affectant les récoltes de l’un peut n’avoir aucun impact sur les récoltes de l’autre… et donc sur les prix…

Le contrat future Ice C Coffee reflète par exemple des prix de l’arabica (https://www.theice.com/publicdocs/ICE_Coffee_Brochure.pdf)

Bref, il faut toujours BIEN se renseigner sur ce que l’on achète exactement, sauf bien sûr à faire du trading sur quelques jours, auquel cas ce qui compte, c’est surtout de bien connaître la volatilité, le risque et les critères purement techniques d’un trade.


Se méfier des spéculations:

On peut lire par exemple:

La production mondiale de café poursuit sa chute:

(Commodesk) La production totale de la saison 2011-2012 qui s’étend d’octobre à janvier est estimée à 128,5 millions de sacs de café soit une baisse de 4,5% par rapport à 2010/2011.

Les prochaines récoltes seront probablement affectées par de mauvaises conditions météorologiques. En effet, de fortes pluies coïncidant avec la cueillette des cerises de café ont été signalées en Amérique Centrale, au Vietnam et en Inde. L’Amérique Centrale pourrait alors enregistré une baisse de 6,2%.
L’Amérique du Sud, pour sa part, s’apprête à enregistrer une nouvelle baisse de ses récoltes de 7,6% soit 58 millions de sacs contre 62,8 millions en 2010-2011. Le Brésil contribue fortement à cette diminution avec une chute notable de 12% pour la production d’Arabica.
Seule l’Afrique se démarquera avec une hausse prévue de 10% de production de café.Depuis 40 ans, la consommation de café n’a cessé de croitre et la tendance n’est pas prête de s’inverser. D’après une étude effectuée par l’Organisation Internationale du Café, sur les dix prochaines années, cette croissance de la consommation pourrait excéder la croissance de la production.
D’autre part, on peut trouver des articles de ce type:
La chute du prix du café a été provoquée en particulier par d’immenses surplus présents sur le marché, en provenance notamment du Brésil.
Il y a une spéculation grandissante autour du fait que le Brésil va avoir une récolte record cette année, écrasant son précédent record de 2002. Cette année-là, il a été produit 48,5 millions de sacs de café, alors qu’en 2012, il peut y avoir une récolte de 55 millions de sacs, ce qui peut mettre d’avantage de pression sur les prix.
Hormis le Brésil, les exportations du second plus gros exportateurs, le Vietnam, peuvent également s’accroître. Ce pays a gardé la plupart de ses stocks, espérant de meilleurs prix. A part un modeste progrès en février, les prix ont continué de baisser.
Bref, à moins d’être un spécialiste du café et de suivre des informations très spécifiques et d’être capable de se forger une opinion de la situation réelle de l’offre et de la demande, il vaut mieux éviter de se poser trop de questions et de voir les choses avec des critères purement techniques et de préférence sur des périodicités de trade courtes (quelques semaines, quelques jours…)
Je reviens donc sur mon CFD, qui est produit se prêtant bien aux trades « courts » (je parle de swing trading, pas de scalping évidement !).
L’entrée en trade:
Au vue des divers graphiques présentés, on voit clairement que le café est en tendance baissière.
Sur le graphique journalier ci-dessous, on voit même que le prix est sorti par le bas d’un canal baissier datant d’un an environ.
Le RSI(14) est toujours en survente.
Attention cependant, le tracé d’un canal n’est généralement qu’une vue de l’esprit. Les points choisis pourraient être légèrement différents, ce qui donnerait une pente plus prononcée au canal. Cependant, cela permet de visualiser globalement une tendance et de fixer des bornes aux objectifs d’un trade.
De même, que le RSI soit en survente peut aussi simplement indiquer que la tendance est forte…
Personnellement, ce qu’il me manque dans ce graphique, c’est la présence d’une divergence entre le RSI et les prix ainsi qu’une bougie haussière.
J’attendrais que les prix passent sous le plus bas du 12 mars dernier (180.95$). Ce qui d’ailleurs serait logique, car 180$ est un « chiffre rond » et devrait être touché.
Si cela pouvait se faire avec une bougie ayant une longue mèche basse, tout en provoquant une divergence avec le RSI, cela serait pour moi un signal d’achat.
Un retour vers 200$ me paraîtrait envisageable dès lors.
Comme nous sommes en tendance baissière, un stop loss bien placé est d’autant plus INDISPENSABLE.
Aucune divergence au monde ni bougie japonaise ne peut assurer un rebond !
De l’importance des échéances de contrats future:
Vous remarquerez que le contrat de mars arrive à son échéance (le 20 mars). Les périodes d’échéance donnent souvent un signal de changement de tendance, ou du moins de rebonds au sein d’une tendance plus marquée, ou bien encore une accélération de la tendance en cours. Il se peut donc que les cours rebondissent en cette fin de mois, avant peut-être de replonger.
(graphique en données quotidiennes 1315X828 pixels, cliquez-dessus pour l’agrandir, remarquez les rappels à suivre mes systèmes que je garde sur mes graphiques, car la tentation est toujours présente):

 CONCLUSION:

Le but de cet article n’était non pas de vous proposer un trade clef en main, mais bien de vous montrer qu’il faut:

– savoir ce que l’on trade (!!!)

– éviter d’acheter un produit sur des généralités invérifiables (« il parait que la récolte sera mauvaise… »)

– toujours regarder un produit à travers des graphiques d’une périodicité plus grande que celle sur laquelle on veut baser son trade

– suivre une méthode claire et définie (ma condition de divergence RSI/prix n’est pas remplie => pas d’entrée en trade)

– savoir repérer des possibilités de rebond/changement de tendance en utilisant des indicateurs simples (bandes de Bollinger, canal ou ligne de tendance, RSI)

 

… Et bien sûr, quoi que vous fassiez, votre seule certitude c’est votre GESTION DU RISQUE, c’est à dire de savoir combien vous allez pouvoir perdre et combien vous allez pouvoir gagner…

 

 

 

Immobilier: est-il (encore) temps d’acheter ?

 

Avec la crise, cette fameuse crise multiple qui touche le monde depuis 2008, les français commencent à s’inquiéter sérieusement du prix de leur maison.

En effet, nous sommes l’un des pays encore épargnés. Ceci dit, cela peut s’expliquer à mon avis pour deux raisons:

– la France s’est orientée depuis longtemps vers une tentative de devenir « un pays de propriétaires », mais ce n’est pas encore le cas si on le compare à nos voisins européens. Nous ne sommes qu’environ 55% à l’être (ou plutôt en voie de l’être pour la plupart!). Cela signifie notamment que tout le secteur bancaire n’est pas fondé UNIQUEMENT sur l’immobilier (comme en Espagne par exemple, avec les conséquences catastrophiques que cela entraîne actuellement). Bref, les banques françaises peuvent encore accorder des prêts (je ne dis pas que c’est l’enthousiasme en ce moment, ni que les banques françaises ne sont pas endettées!).

– le phénomène des « subprimes » qui a fait flamber artificiellement les accessions à la propriété aux USA n’existe pas en France.

 

Si on regarde vers l’avenir, je vois deux raisons pour lesquelles l’immobilier devrait se maintenir, voire progresser encore un peu à un horizon 5-10 ans :

la perte de la valeur de l’argent monétaire. En effet, les planches à billets de la BCE tournent autant que ceux de la Fed. Les tentatives d’inonder le marché d’argent à faibles taux pour essayer de relancer la mécanique grippée du cycle crédit/consommation auront forcément une conséquence sur la valeur de cet argent. Cela s’appelle l’inflation. Nous sommes dans un contexte d’énergie chère et d’argent faible.

– l’immobilier reste, et restera toujours, une valeur refuge. Sans doute moins que l’or, mais tout de même. Quand tout est incertain, il est toujours bon de posséder l’endroit où l’on vit et de ne pas avoir à payer un loyer à d’autres…

Autrement dit, en simplifiant, je dirais qu’en ne faisant rien de spécial, une maison vaudra plus chère demain car elle aura plus de valeur que l’équivalent dans une monnaie qui vaudra de plus en plus seulement le papier qui la compose…

Maintenant, si on regarde ce genre de graphiques, que vous avez sans doute tous déjà vu de nombreuses fois:

 

Vous allez rapidement pouvoir le comparer à celui-ci, dont je parlais dans cet article https://www.investisseur-particulier.fr/les-bulles-economiques-et-financieres.

La question est de savoir si nous sommes dans une correction de la phase maniaque, qui n’aurait pas encore atteint son sommet, ou bien si nous sommes dans le piège haussier menant tout droit à l’éclatement de la bulle ?

En ce qui me concerne, je pense que la bulle n’est pas prête encore d’éclater pour deux grandes raisons:

– le secteur bancaire est tellement lié à l’immobilier que les Etats feront (et font déjà !) TOUT pour retarder l’éclatement de la bulle

– le côté valeur refuge + perte de la valeur monétaire que j’évoquais précédemment.

Ceci dit, TOUTE bulle fini toujours par éclater… Je pense qu’il est trop tôt pour vendre, mais qu’il n’est plus vraiment l’heure d’acheter de l’immobilier, ou alors par simple soucis de diversification de ses avoirs (je ne vois pas le risque d’acheter un petit studio facile à louer, à un bon prix, dans une ville dynamique de province par exemple), par contre, je ne dépasserait guère 10/15% de mon capital dans ce type d’opération, ce qui sous-entend de disposer d’un capital conséquent. Vous pouvez aussi essayer de passer par des parts dans une  société civile de placement immobilier (SCPI) si vous voulez vous diversifier et vous exposez à l’immobilier. Dans ce dernier cas, je ne peux que vous conseillez d’y réfléchir mûrement, de la même manière que si vous alliez habiter vous même dans les locaux appartenant à cette société (c’est d’ailleurs un conseil que je vous donne pour n’importe quel investissement…)

Le cas de la résidence principale:

Il faut bien habiter quelque part me direz-vous. Et vous avez raison, cependant la décision d’achat est aussi une affaire de coup de coeur et de situation professionnelle. Pensez-vous que vous serez toujours au même endroit dans 5 ou 10 ans ? Si oui, cela peut être intéressant d’acheter à bon prix à condition de ne pas s’engager pour trop longtemps (10-15 ans me paraissent beaucoup déjà), en raison notamment des coûts de crédits faibles actuellement (et préférez un taux fixe ou un mélange fixe/variable).

Très franchement, je vous déconseille de vous laisser emporter par « la maison de vos rêves » en vous disant « tant pis, avec les taux bas actuels, je peux me permettre d’en prendre pour 25 ans et de dépasser mon budget » et misez plutôt pour un bien plus modeste que vous pourrez revendre dans dix ans sans trop de perte, si nécessaire…

Evidemment, si vous êtes obligé d’habiter Paris, bon courage !

Et n’oubliez pas, comme pour tout investissement, il faut déterminer avec précision un risque et un objectif de gain conforme avec votre stratégie !

 

Les bulles économiques et financières

Juste avant de partir quelques temps dans l’autre pays du fromage, qui a connu en en 1637 la première bulle spéculative de l’Histoire, je vous livre quelques graphiques en vrac.

En passant, vous pouvez lire cet intéressant article http://minarchiste.wordpress.com/2010/01/24/la-bulle-des-tulipes-confirme-la-regle/ qui explique bien les mécanismes mis en oeuvre.

Toutes les bulles ont un comportement semblables, expliqué dans le schéma suivant:

Ce document date de 2005, je n’ai pas besoin de vous expliquer que les chiffres ont certes évolués depuis, mais que l’ordre de grandeur reste le même… Amusant non?

 

Une autre vision de ce qu’est une bulle financière…

 

Et enfin, l’exemple du Japon que j’apprécie toujours. En effet, à bien des égards, le Japon est en avance d’une vingtaine d’années sur l’Occident: vieillissement de la population, économie lourdement endettée, perte de compétitivité par rapport au reste du monde…

Est-ce qu’il sera notre futur ? Je ne voudrais pas être pessimiste, mais… Remarquez que je ne suis pas findumondialiste. Le Japon a décliné, mais le niveau de vie y reste tout à fait correct !

Et pour finir, je vous laisse regarder une vidéo (en anglais certes, mais si vous cliquez sur l’onglet « cc », vous aurez les sous-titrages fournis par You Tube).

En ce qui me concerne, je vais essayer de trouver quelques tulipes, mais en hiver, c’est pas gagné… Heureusement qu’il y a d’autres choses intéressantes à voir en Hollande que des tulipes !

En attendant, soyez prudents sur vos trades, et n’oubliez pas que la gestion du risque est la clé du succès !