Un exemple d’allocation de porte-feuille (très) particulière

En général, les banques distinguent 3 profils d’investisseurs différents:

– le “prudent“, à qui on conseille de placer 75% environ en obligations et en monétaires et 25% en actions françaises et européennes. Il ne faut pas espérer plus de 4-5% par an de rendement.

– l'”équilibré“, à qui on recommande une répartition 50/50. Le rendement peut atteindre 5-6% par an.

– le “dynamique“, à qui on suggère 75% d’actions dont une part d’actions internationales et 25% d’obligations et de monétaires. Le rendement peut dépasser les 8% mais au prix d’une grosse fluctuation de son porte-feuille.

Lorsque je fais des tests sur internet pour déterminer mon “profil d’investisseur”, (par exemple ici : http://profilinvestisseur.services.natexis.fr/dpi.jsv?canal=internet&banque=099 ), on me catalogue en investisseur “dynamique”. Ce qui est assez logique, puisque je m’intéresse activement  à l’investissement.

Pourtant, mon allocation de porte-feuille est la suivante (je n’inclus ni ma résidence principale ni mes économies de précautions):

Bref, je suis grosso modo 1/3 en actions et 2/3 sur Forex, que j’assimile à du monétaire.

Autrement dit, j’ai une allocation située entre “prudente” et “équilibrée”. Ce qui me convient bien mieux du point de vue du vocabulaire.

Certains vont certainement remarquer qu’assimiler le Forex, secteur hautement spéculatif très risqué, à des sicav monétaires est un peu osé non ?

Et bien non. Tout dépend de la manière dont on investi !

Mes 5% de SICAV:

J’utilise essentiellement des SICAV actions achetées dans des creux de marchés avec un “lissage” du prix de revient par un achat mensuel. Je m’en sers comme une sorte de fond de réserve à échéance un ou deux ans. Disons que j’échange une moindre disponibilité (c’est à dire que je ne les vends JAMAIS à perte, ce qui m’oblige parfois à les garder plusieurs mois au moins) contre un meilleur rendement qu’un compte à terme géré par quelqu’un d’autre ou qu’un livret (il est très facile de dépasser 5% par an sur des SICAV actions).

Mes 28% d’actions:

Elles sont essentiellement investis sur des actions américaines ou canadiennes (enfin, en tout cas depuis quelques années). L’objectif ici est de faire des gains en dizaines voir centaines de pourcents. Évidemment, cela implique un risque plus élevé et/ou une échéance à plus long terme en fonction de l’horizon de trading fixé pour chaque trade. Parmi elles, je peux (toujours en fonction des conditions générales du marché) conserver quelques lignes de fond de porte-feuille avec des objectifs plus modestes (disons 10%) avec des valeurs “solides” types CAC40 ou grosses sociétés américaines. J’inclus ici un PEA qui sert surtout à me couvrir à l’occasion avec un tracker short sur le CAC40.

Mes 67% Forex:

La majorité des mes investissements se font depuis quelques années sur le Forex. M’y étant intéressé à partir de mi-2008, j’ai pu constaté l’intérêt que ce marché présentait en temps de crise ! Bien sûr, il s’agit indéniablement d’un marché “piège à débutants”, mais on peut s’en sortir pour peu qu’on ait l’état d’esprit et la patience nécessaires.

Pour éviter une défaillance d’un courtier (bien que les fonds des clients d’un courtier sérieux soient garantis par l’Etat, cela risque d’être long et compliqué en cas de faillite), j’ai réparti mes investissements en plusieurs comptes.

Comme j’utilise peu de levier, et donc peu de marge, je peux à tout moment retirer une bonne part de mes avoirs. C’est pour cela que je considère que c’est de l’argent cash, disponible assez facilement.

Par exemple, si je sens une opportunité importante sur un titre, je n’hésite pas à faire un transfert d’un compte forex vers un compte titre, en réduisant provisoirement mes activités forex (pour ne pas dépasser mes règles strictes de money management). Ceci dit, cela reste assez rare car, en ce qui concerne mes activités boursières, j’ai plutôt une optique à moyen/long terme, donc j’ai rarement un besoin urgent en cash pour investir sans que je l’ai prévu suffisamment à l’avance.

L’un des gros pièges en finance est d’ailleurs le besoin compulsif de faire des placements/trades que la plupart des gens ont. Ils ne cessent de prendre des positions (et donc de payer des frais à leurs courtiers, en plus de surinvestir et donc de devoir parfois vendre à perte par besoin réel de liquidités).

Bref, le Forex est bien du monétaire à fort rendement, si on a conscience de ce que l’on fait !

Petites remarques sur les allocations classiques “prudentes”:

Personnellement, quand je lis qu’en période de chute des marchés, il faut vendre des actions et acheter des obligations, cela me fait bien rire.

Non seulement les actions que l’on conserve vont baisser, mais en plus, je ne vois pas comment les obligations peuvent, de nos jours, être un investissement plus “prudent” qu’autre chose. Sans parler de leur rentabilité médiocre.

Mieux vaut profiter de ces périodes de chute pour acheter des vraies VALEURS à prix bradés, tout en shortant les indices et en continuant tranquillement à trader le forex, où il y aura bien toujours une devise qui monte par rapport à une autre qui baisse !

Bons investissements !

4 Commentaires

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  1. Après de toute façon pour le profil financier dès que tu a une appétence au risque élevée et que tu souhaite investir sur des supports peu ou pas garantis tu es un investisseur dynamique.

    J’ai aussi entendu le qualificatif tête brulée !

  2. 67% en FOREX !?

    Tu dis que tes positions FOREX sont analogues à du monétaire à fort rendement, j’aimerai connaitre ta méthode… Tu fais du carry-trading? T’y vas au feeling? Analyse technique? et pourquoi pas d’obligations?

    Je sais, cela fait beaucoup de questions, mais tu comprendras que je suis intrigué par ce portefeuille non-conventionnel !

    J’apprécie cet état d’esprit, loin des comportements moutonniers, alors bonne continuation !

  3. Quand je comparais le forex au monétaire, c’était un peu par provocation bien sûr. Mais ceci dit, oui, il y a de gros points communs avec le monétaire, parce que:
    – l’argent est rapidement disponible (pas entièrement évidemment, quand j’ai des positions ouvertes, mais je pourrais retirer facilement la moitié pour le mettre sur un autre produit, si je voulais modifier mon allocation bien sûr)
    – en cas de forte baisse de la bourse, l’argent investi sur le forex aide à stabiliser le porte-feuille

    Question stratégie, en fait, j’en utilise plusieurs, sur plusieurs comptes/sous-comptes différents.

    L’important, c’est surtout que je n’utilise que peu de levier (donc petits gains, mais petites pertes).

    Pour résumer rapidement mes 3 méthodes:
    Рanalyse technique pure et dure, bas̩e sur RSI.
    – analyse graphique simple (ruptures de ligne de tendance)
    Рposition long termes (mois, ann̩es si besoin, toujours avec des swaps au moins l̩g̬rement positifs sans parler pour autant de carry trade) avec hedging dans le sens oppos̩, sur des unit̩s de temps plus courtes.

    Dans tous les cas: peu de levier.

    Pour les obligations, disons que miser sur des dettes ces derniers temps, ne m’inspire pas. De plus, acheter de bonnes valeurs de rendement dans des creux de marché paie plus que des obligations (même si je suis pas trop valeur de rendement). Pour moi, rien ne vaut l’achat d’une small/mid caps injustement décôtée (à un cours de bourse inférieur à sa valeur tangible) dans un creux et la revendre quelques temps plus tard avec des gains en dizaines, plutôt centaines de pourcents. Même si cela prend 10 ans (!!!), ça fait quand même 10%/an…

  4. En réponse à Artus:
    Envoyé le 17/05/2012 à 15 h 57 min
    Bonjour thomas,

    je ne sais pas si c’est le bon endroit, mais je me posais quelques questions après avoir parcouru votre blog très stimulant.

    De tête, votre patrimoine investi,
    1-est de 5% sur les SICAV actions, je n’ai pas bien compris l’intérêt puisque ce sont des produits pas très clairs (fonds qui peut changer, ainsi que gérant, et frais de gestion) mais je crois que vous les gardez peu de temps ? (cible rdt 10%) et plus lointains …(mais en impact rdt sur portef , sensiblement égal au FOREX à mon sens)

    3-vous consacrez majoritairement le patrimoine (65%-70%)au Forex, mais dans une démarche apparemment plus SECURISEE (cible=10%) …ce qui semble évidemment paradoxal sur ce marché réputé dangereux

    Qu’est ce qui vous retient d’être plus spéculatifs (comme pour les actions ou éric david) sur le marché du FOREX qui plus tendanciel s’y prêterait bien ?

    Merci d’avance pour vos réponses.

    Cordialement.

    PS: pour moi votre démarche action est bien comprise, j’ai moins bien compris le forex, hormis la stratégie hebdomadaire, très astucieuse… il est vrai que vous semblez aussi avoir plusieurs strategies sur le FOREX, compartiment qui impacte le plus, à mon sens la perf globale du portef !

    ———-

    Je vais essayer de donner quelques éléments de réponse.

    – les SICAV: je m’en sers simplement “d’optimisateurs de livrets A”. En gros, j’investis dans des creux, tous les mois (sans frais), et je garde la somme pour la réinvestir dans d’autres supports plus rentables. Le but pour moi, c’est d’avoir une petite réserve d’argent sans me casser la tête et offrant un rendement supérieur au livret A, taxes déduites bien sûr. Cela me prend 2 minutes par mois pour m’en occuper,si ça demandait plus, je ne le ferais pas.
    – Le forex: en fait, c’est un marché très difficile. Certes, il est en tendance régulièrement, mais ce n’est pas aussi simple qu’il ne parait. Je ne connais pas Eric David ni sa méthode exacte (je sais simplement qu’il utilise des bandes de Bollinger et les news) et que sa méthode complète est payante. Elle est peut-être très bien, il a peut-être un gros rendement, mais je ne peux pas parler de ce que je connais pas.
    Oui, je pourrais augmenter mon levier, mais donc mes risques. Je préfère me contenter de 10%/20% annuels sur le Forex sans trop de risques. Les intérêts composés font le reste.

    En gros, pour tenter de gagner 20% de plus, je risque de perdre 80%, ça ne m’intéresse pas. Je ne suis pas un trader, je suis un investisseur (très) particulier ;o)

    Sinon, j’utilise en effet plusieurs stratégies et plusieurs comptes, mais cela reste très raisonnable en temps demandé.

    PS: en passant mon allocation de porte-feuille a évoluée depuis cet article car un CAC sous 3000 est (et a été) pour moi une fenêtre d’entrée intéressante pour du long terme. J’en suis plutôt à 53% en Forex actuellement. Enfin, le principe général reste le même.

  1. […] Un exemple d’allocation de porte-feuille (très) particulière […]

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