Le stamp duty – acheter des actions anglaises

angleterre

Je profite de ma petite diversification en actions anglaises avec Tesco pour faire un petit point sur la fameuse stamp duty britannique.

Outre des frais de courtages assez élevés, de plus de 15€ en général pour des ordres jusqu’à quelques milliers d’euros, ce qui représente tout de même 1,5% pour 1000 €, le Royaume-Uni a aussi sa petite taxe supplémentaire sur les transactions financières, qui s’élève actuellement à 0,5% de la somme totale d’actions achetée sur la place de Londres.

La célèbre “stamp duty” (ou droits de timbre) possède une longue histoire que je vais vous résumer rapidement (la culture, c’est bien aussi, il n’y a pas que la Bourse dans la vie).

Stamp_Duty_Paid_mark_for_British_cheques_from_1956

Elle est apparue en Angleterre le 28/06/1694, sous le règne conjoint du Roi William III et de la Reine Mary II (et oui, les îles britanniques à cette époque, c’était un peu compliqué…) et visait à taxer les parchemins et autres papiers pour une période de quatre ans, pour contribuer à la guerre contre la France.

Comme cette taxe a bien fonctionné, et comme le royaume avait toujours besoin d’argent frais, elle s’est prolongée beaucoup plus longtemps et s’est étendue durant les siècles à divers autres choses comme les tickets de loterie, les journaux, les affiches publicitaires, les cartes à jouer (et donc logiquement les dés, même si le rapport avec la taxe originale commence à s’éloigner), les chapeaux et les gants, etc. Toute ressemblance avec une taxe française quelconque serait bien entendue totalement fortuite…

Plus récemment, en 2003, la liste d’application s’est trouvée fortement réduite (mais créant en passant un bon nombre de taxes de substitutions, rien ne se perd…) et ne s’applique sous cette première appellation plus qu’aux actions et autres valeurs financières.

Concrètement, elle s’applique sur les achats d’instruments cotant à la Bourse de Londres (0,5 %) et de Dublin (1%). Pour l’investisseur, le calcul est simple : on prend la quantité d’actions achetées à un cours donné et on multiplie par la taxe.

Notez que la taxe s’applique même pour le day trading si les positions sont revendues dans la même journée et qu’elle ne s’applique qu’à l’achat.

Du point de vue pratique, si vous achetez pour 1000 € d’actions (ou plutôt 1000 £ voir encore 100000 pences car les cotations anglaises sont exprimées en pences), alors vous devrez payer 5 € de stamp duty.

Ce n’est donc pas négligeable par rapport au rendement de votre investissement. Si à cela vous ajoutez les frais des divers courtiers:

CourtiersFrais pour un achat sur la Bourse de Londres (hors Stamp Duty)
Binck15€ + 0,15%
Bourse Direct 0,15% (minimum 15€) + 0,036% de frais de garde annuel
Boursorama0.45% (minimum 32,90 € !)
Fortuneo 0.20% (minimum 20 €) + 30 €

On peut en passant constater qu’une fois encore Binck ou Bourse Direct s’imposent face aux banques en ligne (qui font certainement très bien leur travail de banque, et qui peuvent s’avérer acceptables pour quelques actions françaises pépères, mais qui sont de loin dépassées au niveau tarification). Vous me direz, il n’y a aussi la qualité du service et la relation client qui entre en jeu…

Quoiqu’il en soit, on voit qu’acheter des actions anglaises n’est pas très rentable. Ajoutons à cela une retenue à la source non récupérable de 10% sur les dividendes au sein d’un PEA, et on comprend que cela peut décourager l’investisseur particulier.

Cependant, une saine diversification (y compris en devises) me parait importante. Evidemment, si vous commencez à peine à vous constituer un porte-feuille avec quelques centaines d’euros par ci par là, la diversification n’est peut être pas si importante que cela…

Et puis, tout dépend de votre horizon de placement. Si vous gardez vos actions des années, et que vous visez une revente avec plusieurs dizaines de pourcents de gain (plus facile à souhaiter qu’à faire) les frais deviennent négligeables à condition de pas prendre de positions trop petites. Si vous n’avez que quelques centaines d’euros pour investir, soit vous regroupez plusieurs investissements, soit vous oubliez le marché anglais (ou vous utilisez des fonds indiciels pour vous diversifier.)

Happy investing !

PS: je n’ai pas fais une liste exhaustive des courtiers proposant des actions anglaises. Par exemple IB est très bon marché, mais avec des conditions nombreuses et complexes pour les particuliers. Je n’ai aucun lien avec les différents courtiers si ce n’est celui d’un client en ce qui concerne 3 des courtiers cités…

 

 

 

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