Trade Republic démocratise le Private Equity : opportunité ou piège pour l’investisseur particulier ?

Source: Trade Republic

Depuis septembre 2025, Trade Republic fait sensation en proposant l’accès au private equity dès 1€, en partenariat avec les géants Apollo et EQT. Une révolution pour les particuliers ou un coup marketing potentiellement dangereux pour l’investisseur (très) particulier ? Analysons les risques…

L’offre qui fait trembler la gestion traditionnelle

Trade Republic bouscule les codes en rendant accessible une classe d’actifs historiquement réservée aux investisseurs institutionnels et aux ultra-riches. Avec un ticket d’entrée symbolique de 1€ et la promesse d’un objectif de rendement à 12% par an, l’offre séduit. Mais comme souvent dans la finance, le diable se cache dans les détails.

Ce que Trade Republic promet

  • Accessibilité maximale : ticket minimum de 1€ contre plusieurs dizaines de milliers d’euros traditionnellement
  • Liquidité améliorée : possibilité de rachat mensuel sans période de blocage
  • Diversification : accès à 9 fonds sélectionnés par Apollo et EQT
  • Objectif de performance : 12% de rendement annuel cible
Source: Trade Republic

Les risques cachés derrière les (belles) promesses

1. Des frais qui plombent la performance

Les frais « cachés » : Une analyse approfondie révèle que les fonds proposés comportent des frais de gestion annuels pouvant atteindre 2,6% à 4,5%, auxquels s’ajoutent des commissions de performance de 1,7% et des frais de sortie jusqu’à 5%.

Ces frais, souvent qualifiés de « cachés », ne sont pas clairement communiqués avant investissement. Sur 5 ans, ils peuvent représenter jusqu’à la moitié des sommes investies, réduisant drastiquement les rendements nets.

2. Un objectif de 12% non garanti et peu réaliste

Performance hypothétique : L’objectif de 12% annoncé par Trade Republic n’est aucunement garanti. Les données historiques du private equity français montrent un TRI net moyen de 11,3% depuis 1987 (source: France Invest), mais avec une dispersion énorme des performances. Sans parler que nous sommes tout de même plutôt en haut de cycle sur les indices ces derniers temps…

La réalité des chiffres : Environ 25% des fonds de private equity affichent des performances négatives ou très faibles. Même avec une diversification sur 9 fonds, le risque de perte permanente de capital peut atteindre près de 1%.

3. Une liquidité en trompe-l’Å“il

Illiquidité structurelle : Malgré les promesses de rachats mensuels, la liquidité des fonds de private equity reste fondamentalement contrainte par la nature illiquide des actifs sous-jacents. Les rachats dépendent entièrement des conditions de liquidité disponibles du fonds.

Durée d’engagement réelle : Le private equity nécessite traditionnellement des engagements de 5 à 10 ans minimum. Les particuliers doivent être préparés à immobiliser leurs capitaux sur de longues périodes, malgré la flexibilité annoncée.

4. La complexité des produits ELTIF

Véhicules sophistiqués : Les fonds proposés sont structurés sous forme d’ELTIF (European Long Term Investment Funds), avec des règles complexes et des contraintes réglementaires que les investisseurs particuliers maîtrisent rarement.

Absence d’avantages fiscaux : Contrairement aux FCPR traditionnels, ces fonds ne bénéficient pas d’avantages fiscaux spécifiques comme l’exonération d’impôt sur les plus-values après 5 ans.

Les risques de marché spécifiques au private equity

Sensibilité économique exacerbée

Les performances 2024 du private equity français montrent un ralentissement marqué, avec des TRI en recul sur tous les horizons de temps. Cette classe d’actifs est particulièrement sensible aux cycles économiques et aux conditions de financement. Source: https://www.franceinvest.eu/wp-content/uploads/2025/07/France-Invest-Etudes-2025_Performance-2024.pdf

Difficultés de valorisation

Les entreprises non cotées présentent des difficultés de valorisation accrues, avec des estimations parfois approximatives par rapport aux marchés cotés. Cette opacité peut masquer des risques importants.

Échec entrepreneurial

Il faut garder à l’esprit que 30% des entreprises financées par du capital-risque échouent, et que les performances passées ne présagent pas des résultats futurs.

Que fait l’investisseur (très) particulier ?

Ma position personnelle

À titre personnel, je reste très sceptique sur cette offre. Le private equity est une classe d’actifs complexe qui nécessite une expertise et une capacité d’analyse que la plupart des particuliers n’ont pas. Le ticket d’entrée faible peut créer une illusion de simplicité dangereuse.

Mes recommandations si vous souhaitez malgré tout investir

  1. Allocation limitée : Ne jamais investir plus de 5-10% de son patrimoine total dans cette classe d’actifs
  2. Compréhension des mécanismes : S’assurer de bien comprendre les frais réels et les mécanismes de sortie
  3. Horizon d’investissement long : Être préparé à un engagement de 7-10 ans minimum
  4. Diversification préalable : S’assurer d’avoir déjà un portefeuille diversifié avant d’envisager le private equity

Alternative plus sage (et probablement plus rentable à long terme) : les ETF

Pour une exposition au dynamisme entrepreneurial avec plus de transparence et de liquidité, je préfère personnellement les ETF spécialisés sur les petites et moyennes capitalisations, les secteurs innovants ou simplement un indice large tel que le MSCI World par exemple. Ils offrent une diversification similaire avec des frais incomparablement plus bas et une liquidité quotidienne.

Le verdict de l’investisseur (très) particulier

L’offre de Trade Republic démocratise certes l’accès au private equity, mais les risques inhérents à cette classe d’actifs restent entiers. Pire, la facilité d’accès peut inciter les particuliers à sous-estimer ces risques.

Cette offre me rappelle les promesses des crypto-actifs ou des OPCVM structurés : beaucoup de marketing, des rendements mirobolants annoncés, mais au final des risques disproportionnés pour l’investisseur lambda.

Mon conseil : Avant de succomber à la mode du private equity « démocratisé », assurez-vous d’abord d’avoir optimisé vos placements traditionnels (PEA rempli, assurance-vie diversifiée, compte-titres avec des ETF larges et peu chers). Le private equity, même accessible à 1€, reste un placement de diversification pour investisseurs avertis, pas un placement de base.

Gardez en tête que dans l’investissement, ce qui semble trop beau pour être vrai l’est généralement !

Cela n’empêche en rien d’avoir un compte chez Trade Republic, qui présente aussi un certain intérêt (je vous laisse voir mon ancien article à ce sujet):

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Disclaimer: Je n’ai aucun lien commercial avec Trade Republic, si ce n’est la position de client et utilisateur de leur services. Faites vos propres recherches ! Chacun est responsable de ses propres investissments !

Le contenu de cet article n’exprime qu’une opinion personnelle et montre, à titre informatif, les risques associés à un investissement. Ceci ne correspond en aucun cas à un conseil en investissement. Chacun est responsable de ses propres décisions en investissement !

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