La correction des derniers jours offraient des points d’entrée a priori intéressants.
On peut donc légitimement se poser la question s’il ne vaut pas mieux acheter uniquement et systématiquement lors de corrections des marchés.
La difficulté étant est d’être capable de décider qu’une correction a réellement lieu.
Pour donner un exemple, le CAC 40 est passé en deux semaines d’un peu plus de 5200 points à un peu au-dessus de 4230.
(CAC 40 en données quotidiennes – source: Google Finance)
La question est de savoir s’il fallait acheter à 5000, 4600, 4500, 4400, 4200, 4000 ?
Si on applique bêtement les niveaux de supports/résistances, un achat à 4600 était cohérent (plus bas de juillet), de même qu’un achat à 4400 (plus hauts de décembre 2014).
Quelqu’un qui aurait attendu d’atteindre les plus bas de décembre dernier ne serait pas entré du tout dans le marché. A moins bien sûr que la courbe future du CAC descende prochainement à ces niveaux…
Comme on ne peut pas connaître sur quel niveau la chute prendra fin, une entrée en plusieurs points définis à l’avance peut être une solution viable.
Certains ignoreront les graphiques et préféreront raisonner en pourcentages de baisse/hausse et achèteront par exemple à -10%, -20%, etc. Cela revient au même, à condition évidemment qu’on ne crois pas en la justesse de la théorie de Dow.
Rappelons cependant qu’une chute peut être violente. Entre 2007 et 2009, le SP 500 est passé de près de 1600 points à moins de 700 après une longue période sans réelle correction. Notez au passage que c’est exactement la même chose depuis ces plus bas… L’indice US n’a cessé de monter, monter… Donc une correction de 10% annoncerait-t-elle une chute à -60 % ?
(SP500 en données hebdomadaires- source: Google Finance)
Une autre manière de voir le problème, est de déterminer au mieux la valeur d’une action donnée et d’attendre que les cours rejoignent cette valeur
Mais cela sous-entend d’être capable de déterminer au plus juste cette valeur (ce qui demande de solides compétences en analyse fondamentale).
Le plus simple pour un particulier est sans doute de combiner les deux: choisir des actions d’entreprises que l’on estime durables et avec de réelles perspectives à long terme, et de n’acheter leurs actions que lors de corrections. Tout dépend évidemment de son plan d’investissement/trading.
Si on construit un portefeuille dans l’optique du long terme, avec des valeurs de rendement par exemple offrant des dividendes persistants, on peut très bien renforcer à chaque aubaine que représente une baisse de 10% par exemple.
Si on se contente de faire du swing trading sur plusieurs mois ou même quelques années, il faut bien calculer ses points d’entrée, mais aussi de sortie.
Ceci dit, la correction de ces derniers jours offrait des prix bien supérieurs à ceux de toute l’année 2012 par exemple. Or, comment savoir si 2012 offrait un marché “correctement” valorisé ?
De nombreuses pistes de réflexion existent, comme la simple question: qu’est-ce qui a changé depuis ?
Une des réponses les plus évidentes est: l’argent “gratuit” grâce aux taux planchers offerts par toutes les grandes banques centrales. Autrement dit, le levier est toujours présent. Et c’est justement ce levier qui provoque des mouvements rapides et d’ampleur, par effet domino dont l’objectif est de couvrir des appels de marge en vendant ce qui peut encore l’être, y compris les “bonnes” valeurs… Ce qui revient à dire que les éléments pour de nombreuses corrections rapides et d’une certaine ampleur sont bien présents.
En conclusion, on en revient à devoir définir une “juste valeur” ou alors, de s’appuyer sur des niveaux simples de valorisation d’entreprises dans lesquelles on a confiance (ex: j’achète à 50 €, je revend à 60 €. Si ça descend, j’en reprend à 40€ et je revend à 50€, etc).
Une stratégie que pourrait mettre en place l’investisseur particulier serait par exemple de combiner plusieurs approches:
- construire un portefeuille à (très) long terme, avec des valeurs stables et a priori pérennes, en n’achetant que pendant des corrections importantes
- faire du swing trading à court/moyen terme, en profitant de la volatilité, avec des valeurs stables et/ou des indices larges.
Quoiqu’il en soit, il a besoin d’une réelle stratégie d’investissement à laquelle il peut se raccrocher lors des tempêtes qu’il ne manquera pas de traverser, ainsi que de beaucoup de discipline, puisque cela demande de n’acheter que lors de corrections, qui peuvent très bien ne pas se produire pendant une année entière…
2 Commentaires
j’approuve à 100%, reste que la bourse demande des connaissances qui ne sont pas pour tout le monde, le mélange analyse graphique et fondamental pour le choix des actions demande beaucoup de travail-réflexion mais c’est la meilleure approche.
le day trading sur le même principe est pour moi la stratégie la plus sure car on est jamais overnight donc pas de risque non maitrisé mais il ne faut pas avoir d’autre activité professionnelle ce qui est désocialisant…
pour les non-initiés pour ma part je conseillerai plutôt le livretA sinon ils vont perdre de l’argent ou se faire très peur! à défaut si vous étes non-initiés et joueur malgré tout, suivez les préceptes de ce site ça devrait le faire mais surtout ne vous emballez pas si vous multipliez les gains, le risque est la vous perdrez d’un coup tout votre portefeuille.
levier ou pas, évidemment ca change beaucoup de chose, dans un pea pas de levier c’est plus long mais plus sage, vu l’imposition des comptes titres en france je ne vois pas l’intéret d’un compte titre sauf si vous êtes non imposable…
bon je suis bavard, bon weekend.
Auteur
L’intérêt d’un compte titre, c’est de pouvoir acheter des actions non européennes. Évidemment, cela a un coût supplémentaire au niveau de la taxation. Mais cela permet une bien meilleure diversification et aussi de profiter d’un marché US qui a beaucoup grimpé ces dernières années pour ne citer que cet exemple.