Inadmissible ! La censure des blogs économiques

bigbrother

 

(source: “1984” de Michel Radford d’après l’oeuvre de G.Orwell)

 

Je n’aurais jamais pensé que l’AMF, dont je relaie d’ailleurs ici régulièrement les alertes contre les sociétés d’options ou de trading sur Forex aux pratiques douteuses, aurait sombré dans un mode de pensée orwélien ?

Si effectivement, il ne faut pas laisser écrire n’importe quoi, il me semble tout de même qu’en démocratie, même partielle, s’exprimer avec une argumentation détaillée, même pendant une crise économique, même aux dépens d’une grande société française, ne peut en aucun cas être condamnable !

Je vous laisse quelques liens expliquant clairement le problème (je vous recommande notamment le premier lien avec l’excellente analyse d’Olivier Berruyer).

http://www.les-crises.fr/amf-sanctionne-les-blogueurs/

http://www.boursier.com/actions/actualites/news/societe-generale-l-amf-sanctionne-les-deux-blogueurs-auteurs-des-folles-rumeurs-de-2011-554892.html

http://www.challenges.fr/finance-et-marche/20131114.CHA7092/l-amf-inflige-des-amendes-a-deux-blogueurs-pour-diffusion-d-informations-fausses.html

http://chevallier.biz/2013/11/l%e2%80%99amf-la-generale-et-moi-emoi%e2%80%a6/

 

Heureusement pour moi, non seulement je ne donne pas de conseils boursiers, mais simplement une aide à la réflexion sur l’investissement et le trading du point de vue du simple particulier que je suis (et en plus, mon article de l’époque, toujours de ce point de vue, était plutôt “positif” quand à la valorisation boursière de la Société Générale, ouf !).

Mais je vais quand même me renseigner sur les offres d’hébergement en Russie, il y en a peut-être des pas chères…

Et toujours du point de vue du simple particulier, entre autre amateur de science-fiction que je suis, je vous mets quelques extraits de “1984” de George Orwell. Là encore, je vous laisse réfléchir par vous même, comme en trading, et vous faire votre propre opinion.

 

Quelques extraits de 1984:


“Le ministère de la Vérité – Miniver, en nov-langue – frappait par sa différence avec les objets environnants. C’était une gigantesque construction pyramidale de béton d’un blanc éclatant. Elle étageait ses terrasses jusqu’à trois cents mètres de hauteur. De son poste d’observation, Winston pouvait encore déchiffrer sur la façade l’inscription artistique des trois slogans du Parti:

La guerre c’est la paix

La liberté c’est l’esclavage

L’ignorance c’est la force.

Le ministère de la Vérité comprenait, disait-on, trois mille pièces au-dessus du niveau du sol, et des ramifications souterraines correspondantes. Disséminées dans tout Londres, il n’y avait que trois autres constructions d’apparence et de dimensions analogues. Elles écrasaient si complètement l’architecture environnante que, du toit du bloc de la Victoire, on pouvait voir les voir toutes les quatre simultanément. C’étaient les locaux des quatre ministères entre lesquels se partageait la totalité de l’appareil gouvernemental.

Le ministère de la Vérité, qui s’occupait des divertissements, de l’information, de l’éducation et des beaux-arts. Le ministère de la Paix, qui s’occupait de la guerre. Le ministère de l’amour qui veillait au respect de la loi et de l’ordre. Le ministère de l’Abondance, qui était responsable des affaires économiques. Leurs noms, en nov-langue, étaient : Miniver, Minipax, Miniamour, Miniplein.

Winston fit brusquement demi-tour. Il avait fixé sur ses traits l’expression de tranquille optimisme qu’il était prudent de montrer quand on était en face du télécran.”


“Nous ne cherchons pas le pouvoir en vue de nos propres fins, mais pour le bien de la majorité tel que nous le définissons. Les hommes, ces créatures frêles et lâches, ne peuvent endurer la liberté ni faire face à la vérité. Ils doivent être dirigés par ceux qui sont plus forts qu’eux. L’espèce humaine a le choix entre la liberté et le bonheur, or le bonheur vaut mieux.

Le bien des autres ne nous intéresse pas, nous ne recherchons que le pouvoir, le pur pouvoir. Les nazis et les communistes se rapprochent beaucoup de nous par leurs méthodes, mais ils n’eurent jamais le courage de reconnaître leurs propres motifs. Ils prétendaient s’être emparés du pouvoir pour une période limitée; passé le point critique, il y aurait un paradis où les hommes seraient libres et égaux. Nous ne sommes pas ainsi, nous savons que jamais personne ne s’empare du pouvoir avec l’intention d’y renoncer. On n’établit pas une dictature pour sauvegarder une révolution. On fait une révolution pour établir une dictature. La persécution a pour objet la persécution. La torture a pour objet la torture. Le pouvoir a pour objet le pouvoir.

L’esclavage c’est la liberté. Seul, libre, l’être humain est toujours vaincu. Mais s’il renonce à son identité, s’il se soumet entièrement et totalement, il se fond dans le pouvoir collectif, il est alors tout-puissant et immortel.”

“Ce pouvoir est aussi le pouvoir sur d’autres êtres humains, sur les corps mais surtout sur les esprits. Le pouvoir sur la matière n’est pas important, notre maîtrise de la matière est déjà absolue. Ce qui importe c’est de commander à l’esprit. La réalité est à l’intérieur du crâne… Le réel pouvoir, le pouvoir pour lequel nous devons lutter jour et nuit, est le pouvoir non sur les choses, mais sur les hommes. Comment assure-t-on le pouvoir sur un autre? En le faisant souffrir. L’obéissance ne suffit pas. Comment, s’il ne souffre pas, peut-on être certain qu’il obéit, non à sa volonté, mais à la nôtre?

Le pouvoir est d’infliger des souffrances et des humiliations. Le pouvoir est de déchirer l’esprit humain en morceaux que l’on rassemble ensuite sous de nouvelles formes que l’on a choisies. Commencez-vous à voir quel sorte de monde nous créons? Un monde de crainte, de trahison, de tourment. Un monde d’écraseurs et d’écrasés, un monde qui au fur et à mesure qu’il s’affinera deviendra plus impitoyable. Le progrès dans notre monde sera le progrès vers plus de souffrance. Notre civilisation est fondée sur la haine; il n’y aura pas d’autres émotions que la crainte, la rage, le triomphe et l’humiliation. Nous détruirons tout le reste.

Nous avons coupé les liens entre l’enfant et les parents, entre l’homme et l’homme, entre l’homme et la femme. Mais plus tard, il n’y aura ni femme ni ami. Les enfants seront à leur naissance enlevés aux mères, comme on enlève leurs oeufs aux poules. La procréation sera une formalité annuelle, comme le renouvellement de la carte d’alimentation. Il n’y aura plus de loyauté que pour le pouvoir. Tous les plaisirs de l’émulation seront détruits remplacés par l’ivresse toujours croissante du pouvoir, qui s’affinera de plus en plus. Il y aura à chaque instant, le frisson de la victoire, la sensation de piétiner un ennemi impuissant… Autant qu’un monde de triomphe ce sera un monde de terreur… Nous commanderons à la vie à tous ses niveaux.

Vous imaginez qu’il y a quelque chose qui s’appelle la nature humaine qui sera outragée par ce que nous faisons et se retournera contre nous. Mais nous créons la nature humaine. L’homme est infiniment malléable.

Tel est le monde que nous préparons. Un monde où les victoires succèderont aux victoires et les triomphes aux triomphes, un monde d’éternelle pression, toujours renouvelée, sur la fibre de la puissance. Vous commencez à réaliser ce que sera ce monde. À la fin vous ferez plus que le comprendre, vous l’accepterez, vous l’accueillerez avec joie, vous en demanderez votre part en idolâtrant vos propres bourreaux.”

1 Commentaire

  1. Merci beaucoup pour ce message. On approche bientôt un haut degré de ridicule.
    Je vous invite à répondre à mon sondage sur les banques :
    En cas de nouvelle défaillance du système financier, la banque française la plus en difficulté serait selon vous :
    votre réponse …
    http://www.limperialiste.com

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